Drowning Pool - Resilience

Voici donc le cinquième album de Drowning Pool, groupe de neo-metal à l’histoire mouvementée changeant constamment de line-up depuis la mort du chanteur originel Dave William en 2002. "Resilience" marque l’arrivée d’un quatrième chanteur Jasen Moreno, anciennement frontman d’un combo ami The Suicide Hook, . Sans parler des remaniements constants au niveau des musiciens. Pour la petite histoire qui rejoint la grande, on peut rappeler que le groupe s’est retrouvé malencontreusement au sein d’une polémique lorsque que l’opinion publique apprit que le titre "Bodies" de l’album "Sinner" fut utilisée de façon punitive (jouée en boucle à un volume maximum dix jours d’affilée avec un jeu de lumière stroboscopique étourdissant) lors de l’interrogatoire de Mohamed Oul Slahi à Guantamo durant la traque de Oussama Ben Laden. Scène d’ailleurs retranscrite dans le magistral Zero Dark Thirty de Katherine Bigelow. Fait dont le groupe s’est dans un premier temps solidarisé puis détaché.

Passé ce bref historique, concentrons nous sur l’album "Resilience". Le neo, toute une époque, nous avions 20 ans et de la rage à revendre dans ce heavy fusion très basique, fondé sur une rythmique très puissante, un chant clair ou rappé voir simplement hurlé dans un joyeux bordel rappelant un gargouillement intestinal. Les fers de lance du mouvement comme Korn, Deftones, Linkin Park, Slipknot, Coal Chamber, Drowning Pool, Distrurbed (pour citer les plus connus) ont su soit muter avec succès, soit stagner et perdu une part de leur aura. Drowning Pool semble bien faire parti de la seconde catégorie.

"Resilience" s’ouvre sur "Anytime Anyplace", titre sans grande envergure, couplet, refrain pénible, batterie plutôt vive qui soutient un peu l’ensemble. D’emblée on a une impression de paresse et de mollesse dans ce cinquième effort de Drowning Pool. "Die For Nothing" est du même acabit, on s’ennuie ferme. "One Finger And A Fist" réveille un peu les esgourdes, court, tassé et bien balancé le morceau fonctionne. La suite ronronne beaucoup, Drowing Pool débarrassé de l’énergie abrasive de ces débuts (on pense à "Sinner" et "Desensitized") a perdu de sa fureur peut-être juvénile mais néanmoins puissante et immédiate.
"Resilience" nous offre (inflige serait plus approprié) un métal sans inventivité, mené par un chanteur vraiment faible et un groupe qui peine à relever le niveau tant le tout s’enfonce dans le cliché, le manque de prise de risque, la musique sans âme prête pour quelques passages radio et basta. On a aussi peut-être passé l’âge mais je ne suis pas sûr que les kids puissent se retrouver dans un métal si insipide. "In Memory Of" et "Blindfold" , les deux derniers titres relèvent à peine le tres faible niveau de l’ensemble.