Prong - Zero Days

Prong est de ces groupes à la carrière difficile mais qu’on affectionne tout particulièrement de par leur talent à rebondir. Son parcours est assez semblable à celui d’Annihilator, celui d’un seul homme qui tient la barraque à bout de bras : Tommy Victor. Et il faut croire que l’effort est payant puisque Prong nous aligne un 4ème album d’affilé avec le même line up (le 12ème au total depuis 1988), c’est peu dire la santé de fer des américains.

Le thrash groovy maison donne toujours autant envie d’headbanger comme un âne à l’entrée du moshpit et la mayonnaise prend d’entrée au bide sur "However it May End". Le riff impitoyable de "Zero Days" rappelle la belle époque de "Fear Factor" tandis que "Divide And Conquer" au refrain TRES entêtant nous envoie sur la piste de Bowling une mousse à la main. Et c’est bien là la cerise sur le cheese cake : le fun ! Certains tristes sirs reprochent toujours aux USA de ne plus être une terre métallique digne d’intérêt alors que la scène thrashcore américaine est pourtant une scène aussi vivace et prolifique que la scène death mélo suédoise. Il y a qu’à voir l’énergie que l’on ramasse à la cuillère sur ce skeud !

Des petites bombes telles qu’ "Interbeing" et "Operation of the Moral Law" croisent des pistes plus mélancoliques comme "Blood Out of Stone" ou "Wasting of the Dawn" et d’autres plus dansantes comme "The Whispers" ou "Rulers of the Collective" réduisant à néant tout sentiment de lassitude susceptible de nous parasiter. A l’écoute des titres, on sent que le climat politique US a servi de tremplin à l’écriture de ce "Zero Days" pas si sombre que ça et c’est bien le message que semble vouloir nous passer le groupe : quel que soit les mauvais moments rencontrés, l’envie et la passion doit prédominer face à l’actu maussade du quotidien.

Un beau Touchdown des mauvais jours !