Beast In Black - Berserker

Il y a des albums comme ça, ou juste à la pochette, on sait déjà à peu près ce qu'on va écouter. A première vue, on dirait quelque chose entre Sabaton, Freedom Call ou Sonata Artica... Et à la première écoute, bah c'est exactement ça ! Et pour cause, ce nouveau groupe est fondé par Anton Kabanen, qui officiait déjà dans un groupe similaire Battle Beast. Si le nom Beast In Black lui ressemble, c'est donc totalement volontaire. Du propre aveu du frontman lors de notre récent entretien, "Berserker" est l'album qu'il aurait pu composer pour son précédent groupe, s'il ne s'en était pas séparé pour divergeances artistiques.

Beast In Black offre donc un power metal à la finlandaise très classique, avec la panoplie de clichés habituels. Les afficionados du style ne seront pas déçus, c'est du très bon ! Pas de concept dans cet album, pas de ligne directrice, ça part dans tous les sens. L'album possède une certaine naïveté dans son propos qui le rend très attachant, à la fois puissant, mélodique et parfois d'un kitsch que ne renierait pas Rhapsody. Un autre atout majeur de cet album est la voix ahurissante du chanteur. A la première écoute du single, sans faire gaffe au clip, j'ai cru avoir affaire à un duo mixte. Mais non c'est bien Anton qui fait les deux voix, la voix virile et la voix de fille !

Si l'album est extrêmement hétérogène, particulièrement dans sa première partie, la seconde semble en revanche annoncer une certaine ligne directrice pour le futur de Beast In Black. Prépondérance de claviers dans un style proche du Europe des années 80, sonorités pouvant également évoquer les divers projets de Tobias Sammet (Avantasia en tête). Au milieu de tout ce joyeux foutraque très divers, un titre semble lui encore plus décalé que les autres : "Crazy, Mad Insane" qui porte parfaitement son nom. Un morceau génialement débile et kitsch, qui évoque un mix de hard FM et de disco ! Un peu comme une cover d'Abba. Un break improbable, des synthés ridicules, une boîte à rythmes comme on ose plus en faire... Et ça fonctionne ! On peut espérer qu'à l'avenir le groupe se lâche sur d'avantage de chansons comme ils ont osé le faire ici.

Un album riche d'influences diverses, avec des riffs acérés, une batterie qui déboite des synthés kitschs assumés, des références multiples (notamment au manga Berserk, d'où est tiré la chanson titre !) et avec un vocaliste fabuleux qui va devenir à n'en pas douter une référence du genre. Une excellente surprise !