Amberian Dawn - Darkness Of Eternity

Alors que certains groupes mettent un temps fou à sortir un nouvel album (coucou Rammstein), les finlandais d'Amberian Dawn sortent déjà leur 8ème album en 11 ans d'existence. Une trop grande régularité dans les sorties porte souvent préjudice à l'intérêt des nouveautés et à leur qualité (coucou Korpiklaani). On peut ici effectivement se poser la question... Les compatriotes de Nightwish devraient ils prendre plus de temps pour composer ?

Très loin de la magie des débuts, ce nouvel opus au titre pas du tout cliché, sonne plus pop que jamais. Si faire de la pop n'est pas en soit un problème, cette musique plus accessible et aussi plus facile a d'avantage de risques de sonner trop déjà entendu, trop "radio friendly". Pour les fans des débuts, il est clair que le groupe à suivre n'est plus Amberian Dawn, mais désormais Dark Sarah, dans lequel évolue Heidi, première vocaliste du groupe.

Le problème avec la chanteuse actuelle est un peu le même qui s'est posé à Nightwish, lorsqu'ils ont inexplicablement voulu remplacer Tarja, une chanteuse lyrique, par Anette, chanteuse pop. Anette Olzon est une très bonne chanteuse, on l'entend dans ses autres projets et même dans certains morceaux de Nightwish. Mais globalement, sa voix n'était pas faite pour ce style de musique et encore moins pour reprendre les anciens morceaux. Et ici, on est face au même dilemme avec Capri, la très sympathique chanteuse actuelle d'Amberian Dawn. Sauf que pour éviter que justement sa voix pop ne colle pas à un groupe de metal sympho, ils ont fortement adouci la musique, pour en faire du pop metal sympho. Plus proche d'un Delain. L'ennui, c'est que Delain joue ce style depuis leur premier album et que Charlotte a un sens inné des refrains catchy, là où Amberian Dawn s'est contenté de composer comme à l'accoutumée, mais en plus doux.

L'album manque du coup de piquant, ça passe si on ignore les anciens disques, mais la comparaison n'est guère flatteuse. C'est de l'easy listening, bien loin de ce à quoi le groupe nous avait habitué. Abondance de synthés, références à voir plutôt du côté d'Abba que de Leaves' Eyes, la prise de risque est totale. S'il faut saluer la décision du groupe de n'en faire qu'à sa tête, comme Metallica avec certains albums controversés, le choix n'est particulièrement payant pour une bonne partie de la fanbase de base. Donc à moins qu'ils visent les NRJ Music Awards (j'exagère un poil, quand même), ce n'est pas forcément la route idéale à prendre.

Fort heureusement, quelques morceaux un peu plus énergiques rappellent l'ancien Amberian Dawn, comme "I'm The One", "Dragonflies" ou "Abyss". Espérons néanmoins qu'il ne s'agisse que d'un album à part dans leur discographie et non d'une orientation permanente, sans quoi ils risquent de perdre bien des fans, qu'ils n'avaient pas déjà achevé après le départ d'Heidi.

Un bon album de pop symphonique, matiné de metal soft, qui pourra plaire au grand public, mais assez décevant pour les fans de leur ancien style.