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[INTERVIEW] Alex Rebecq pour le Hellfest 2017

Écrit par Antephil le .

En attendant les premières annonces de groupes pour l’édtion 2017 du Hellfest, nous avons rencontré Alex Rebecq (marketing, Hellfest Club, auteur du livre sur le festival) pour revenir sur l’édition précédente, les critiques acerbes de certains Youtubeurs et poser quelques questions sur des points d'organisation. Alex nous a également appris qu’un jeu Triviul Pursuit dédié au Hellfest allait voir le jour très prochainement (nous vous en reparlerons dés que nous avons plus d’infos a ce sujet).

Pou rentrer dans le vif du sujet, plus de 50 000 pass on été vendus en quelques jours, c’est un peu la folie ! Qu’est-ce qui pousse les gens à faire confiance si aveuglément au Hellfest ?

Je pense que la réponse est dans la question. C'est parce que les gens nous font confiance qu’ils font l’acquisition du pass. On est bien conscients qu’on ne peut pas accueillir tout le monde au Hellfest et que certains ont peur de ne pas pouvoir venir. Pour une raison x ou y, s'ils ne sont plus en mesure de venir, ils savent qu’ils pourront revendre leur pass sans problème. Si la programmation les déçoit (ce dont je doute car avec avec autant de groupes, il y a vraiment de quoi trouver son bonheur) ils seront toujours en mesure de revendre leur place.

Parlons des critiques violentes de certains YouTubeurs.

Ça fait partie des joies des réseaux sociaux. Les gens ont l’opportunité de donner leur opinion, et parfois même de vomir leur désarroi sur les réseaux. On est là pour y répondre quand on le peut.

Certains ne font que critiquer le coté Disneyland, ils accusent certains de ne venir que pour boire de la bière et peloter des meufs… Ils remettent en cause le festival. C’est limite dégradant.

Comme festival a beaucoup de succès, c’est plus facile pour un Youtubeur d’aller casser quelque chose qui marche plutôt que quelque chose qui ne marche pas. On peut en dire autant sur la musique. A l'époque où certains groupes étaient obscurs, tout le monde les vénéraient. Dès qu’ils sont devenus un peu plus en vogue, ils ont eu tendance à être descendus. Tous ceux qui critiquent le côté « Disneyland » ont pourtant été très contents d’amener leurs gosses à Disneyland. Ils y ont passé un bon moment. Le « Disneyland du metal » pour les metalleux, c’est un concept qui fonctionne plutôt pas mal. Si tu passes un bon moment à Disneyland, je ne vois pas pourquoi tu ne passerais pas un bon moment au « Disneyland du metal ». Beaucoup de gens disent que le décorum ne sert à rien et que c'est la décoration qui justifie le prix du billet. C’est totalement faux. La grande roue, par exemple, a été maintes et maintes fois critiquée. J’invite les gens à aller sur d’autres festivals et ils verront qu'il y a pire que ça. De plus, la grande roue est une opération strictement autofinancée. Son implantation et son fonctionnement ne changent rien au prix du billet.

Si le festival continue à devenir rentable, pourrait-il devenir aussi important que le Wacken, qui investit notamment dans des croisières metal ?

Ça me paraît difficile car on a une contrainte de place. Ensuite, ce sont deux choses différentes. La programmation du Wacken n’est pas la même que la nôtre, son installation et son décorum non plus. Je ne sais pas si tu as eu l’occasion de faire le Wacken, mais c’est vraiment complètement différent.

Je voulais parler du côté business et du fait de s’étendre.

Il ne s'agit pas de faire du business. Le festival, c’est une grosse machine qu'il faut faire tourner. Ce n’est pas l’appât du gain qui nous intéresse, mais plutôt le fait que festival puisse annoncer complet alors que l’ouverture des portes est dans huit mois. Une partie de mon métier, c’est de créer de l’événementiel et de la dynamique autour de ce festival pendant ces huit mois. Ça nous permet de faire vivre le Hellfest, d’aller à la rencontre des festivaliers et de créer des événements pour leur permettre de gagner un pass s'ils n'ont pas eu la chance de s'en procurer un. S’ils ne peuvent pas aller au festival, on essaye de mettre en place un semblant de Hellfest chez eux. On fait des soirées, on a des partenaires, on fait des tournées de warm-up… On monte des opérations pour donner du rayonnement au festival et ce n’est pas du tout par appât du gain, loin de là. D’ailleurs, la plupart des opérations se font à perte car on essaye de mettre les petits plats dans les grands. Quand on fait les comptes, on voit qu'il a fallu une quantité folle de boulot pour obtenir une petite recette… On veut juste dire qu’on est là pendant huit mois et qu’on essaye d’être proches de nos festivaliers, ce que ne font pas les gros festivals avec de gros producteurs. Nous, on cherche plutôt à avoir cette proximité. C’est pour ça que je suis là.

En attendant de savoir si Metallica sera ou non présent au Hellfest, dis-nous ce qui peut empêcher des mastodontes comme AC/DC de se produire sur le festival. Est-ce que c'est le groupe lui-même qui juge si le festival est apte à le recevoir ou est-ce plutôt une question de budget de la part du Hellfest ?

Un peu de tout. Par exemple, pour AC/DC, on s'était renseignés pour avoir le groupe, bien évidemment. Pour nos 10 ans, c'était un projet, mais leur cachet était très élevé et notre politique n'est pas de sacrifier cinquante ou cent groupes pour pouvoir en accueillir un en particulier. Un groupe comme AC/DC peut exiger l'installation de sa propre scène. Il faudra deux jours pour installer la scène, qu'aucun autre groupe n'utilisera, et deux autres jours pour la démonter. Au niveau logistique, c'est devenu impossible. Metallica, quant à lui, ne tournera pas cet été. C'est un groupe qui remplit un Stade de France de 60 000 personnes à lui tout seul ! C'est plus que nous en une journée ! On n'est pas encore dans ce genre de négociations, mais c'est peut-être dans l'intérêt de Metallica de refuser une participation à un festival s'il a l'opportunité d'avoir son concert à lui tout seul avec une installation aux petits oignons plutôt que de travailler sur un festival où l'installation est toujours plus difficile que sur une infrastructure fixe.

A contrario, y a-t-il des groupes que vous avez voulu faire jouer et qui ont refusé parce que ça ne cadrait pas trop ? Y a-t-il des groupes auxquels vous avez renoncé?

Il y a des groupes qu'on voulait s et qui nous ont tout simplement dit non, comme Darkthrone, une référence du black metal. On a envoyé des demandes pour les faire jouer et ils ont toujours refusé, tout comme certains petits groupes. Le groupe bordelais de crust Gasmask Terrör, par exemple, n'a jamais voulu ! Je pense aussi à un groupe, dont je tairai le nom, qui nous a dit non plusieurs années. Il ne jouera pas en tête d'affiche du Mainstage, certes, mais il est important pour nous en terme de valeur ajoutée. Cette année, il a dit oui après trois ans de non… On les voulait vraiment, donc on leur a proposé des conditions optimales et on a gonflé le cachet car on estime que ça va donner une certaine couleur, une certaine contenance à l'affiche. Il aura fallu quatre ans de négociations !

Certains spectateurs du Hellfest sont grincheux, tandis que d'autres restent ouverts d'esprit. Est-ce que des groupes comme Prodigy auraient leur place ? C'est un nom qui revient souvent sur les réseaux sociaux.

On a failli avoir Prodigy, mais ça a été annulé au dernier moment. Le groupe aurait tout à fait sa place. J'ai eu l'occasion de les voir avec Iron Maiden au Sonisphere, en Angleterre. Est-ce que le public français serait capable d'accueillir et d'accepter Prodigy ? Après, c'est comme pour chaque groupe, tout est discutable, mais pense que oui, Prodigy pourrait très bien arriver sur le festival. En plus, c'est cool, c'est un groupe un peu extraterrestre !

Ça bouge !

Je les ai vus aux Vieilles Charrues. Franchement, ça envoie ! Il se passe des choses dans le pit ! Donc oui, il aurait tout à fait sa place !

On va revenir sur l'édition de l'année dernière, qui s'est déroulée après les attentats de novembre. Cela a eu un grand impact émotionnel. Ça a laissé un goût amer à beaucoup de gens. Ça leur a fait bizarre. Tu l'as ressenti au niveau de l'organisation ?

Les événements étaient passés depuis un moment, quand même…

Certains groupes étaient remués. Ils en parlaient…

Les Américains sont souvent touchés par ça. On a eu plus d'attente à la cathédrale parce que le protocole de palpation était plus poussé, sous la pression de l'état d'urgence. Ça faisait chier les gens. Après, une fois que tu es dans le festival, que tu as bu deux bières avec tes potes, tu y penses sans doute moins. Je n'ai pas vraiment ressenti de côté pesant. Après, certains groupes ont été vraiment touchés, c'est vrai. Lors des attentats, le regard de tous les pays s'est porté sur la France. Ils voyaient que tout le monde souffrait. Avec le Bataclan et Eagles of Death Metal, un groupe américain… Ce sont des trucs qui ont marqué les esprits.

Justement, il y a eu le show de Rammstein où Till s'est fait exploser sur scène. Beaucoup de gens l'ont mal pris. Comment l'avez-vous vécu ? Certains disent que le groupe aurait refusé de jouer si on ne l'avait pas laissé faire ça.

Non… On laisse Rammstein faire son show. On propose de la musique de contre-culture, ici ! C'est normal d'être un peu controversé ! Je ne pense pas que Till ait fait ça en relation avec les attentats. Le show est calculé. Si les metalleux disent qu'ils ont été choqués par ça, c'est vraiment histoire de râler sur un truc. Je ne l'ai pas vu, ce commentaire. Ça n'a rien à voir avec le Hellfest, c'est plus le show du groupe. On ne leur a pas dit d'enlever ce passage. Ce sont eux qui décident car ce sont eux, les stars. Ce sont eux qui font le show et tout le monde était content de les voir car tout le monde a voulu les voir ! Moi, j'étais dans mon bureau et je n'ai pas pu !

L'an dernier, il y a eu l'importation du Download Festival, qui revient cette année. Apparemment, le Lollapalooza peut arriver aussi ! En termes d'impact, pensez-vous que ça peut vous affecter ? C'est une concurrence ?

C'est très particulier. Lollapalooza et Download, c'est Live Nation. Ce sont des milliardaires du business musical.

C'est plus du placement de groupes, quelque part ?

Oui ! Ils doivent avoir Beyoncé… Ils n'ont pas que du métal ! Ils ont plein de groupes. Ce sont des infrastructures planétaires qui brassent des milliards. En plus, Download est géré par un ancien de Sonisphere en France. Pour ceux qui connaissaient Sonisphere et qui n'étaient pas contents du truc… C'est géré par la même personne, enfin bref… Je ne suis pas là pour cracher sur la concurrence. La concurrence est là. Maintenant, oui, c'est toujours inquiétant d'en avoir, quel que soit le corps de métier. Objectivement, c'est bien qu'il y ait un concurrent égal qui arrive car ça permet aux gens de comparer. Ils sont ainsi en mesure de dire qu'ils préfèrent le Hellfest ou le Download pour telle ou telle raison. Quand tu es le seul sur le marché, les gens peuvent te critiquer, mais pas dire que c'est mieux ailleurs. En termes de concurrence pure et dure, je peux dire que Download a annoncé une tête d'affiche mais n'a pas encore ouvert sa billetterie. Nous, on n'a encore rien annoncé, et c'est déjà complet. On ne souffre pas encore de la concurrence. Dans dix ou quinze ans, quand Live Nation fera des offres de malade, puisqu'ils peuvent se permettre de perdre de l'argent sur des dizaines d'années en gonflant les cachets des groupes de façon colossale, les autres festivals et nous, nous n'aurons pas leurs moyens et nous nous ferons écraser par le bulldozer. Ça peut éventuellement arriver dans dix ans, mais on n'en est pas là. On verra. Je pense que le Download est très bien pour celui qui veut vivre une expérience de festival mais qui n'a pas l'opportunité d'aller au Hellfest . Si tu es fan de musique, c'est cool de pouvoir aller à droite si tu ne peux pas aller à gauche. La concurrence est là et on fait avec.

Jusqu'à présent, quelles ont été les meilleures leçons que vous ayez tirées quant au développement du festival ? Quelles ont été vos plus grosses erreurs ?

Les meilleures leçons, ce n'est pas évident ! Quand le Hellfest a commencé, ça a été dur les premières années car on était dans la boue, dans la merde. Il y a eu le vol du Furyfest où Ben (Benjamin Barbaud, ndlr) s'est fait arnaquer par les gros producteurs. Tout le monde pensait que le Hellfest se planterait et il a remonté ses manches. Rien que ça… Je suis en admiration devant ce mec. De sa chambre d'ado, il a réussi à fédérer un truc complètement fou. La belle leçon qu'on a, c'est que tout le monde a réussi à s'approprier le festival et à en faire un peu un projet personnel, que ce soit au niveau des équipes, des partenaires, des prestataires, des copains, des festivaliers, des bénévoles… C'est cette proximité qu'on essaye d'avoir avec tout le monde qui permet de fédérer ce truc-là. Le festival a une histoire, un vécu. La concurrence n'a pas cette histoire-là. C'est la leçon qu'on peut en tirer. Des conneries, on en a fait aussi. Notre décoration des Mainstages, il y a deux ans, a été faite en collaboration avec un tatoueur car on voulait mélanger le monde du tatouage à celui du metal. Sur le papier, ça donnait quelque chose, mais en volume, il s'est avéré que ça avait beaucoup moins d'impact que prévu. Ça a beaucoup moins plu. D'ailleurs, ça a été détruit car on a vu qu'on n'avait pas fait l'unanimité. Bon, tout le monde a le droit de se planter. On n'est pas infaillibles, non plus. On est à l'écoute. On essaye toujours d'être sur les réseaux, même si on s'en prend plein la gueule. Ça fait partie de la joie des réseaux. On essaye vraiment d'écouter, de connaître le ressenti et c'est comme ça qu'on peut s'améliorer.

Pour terminer, as-tu un mot pour les pro-Hellfest ainsi que pour les anti-Hellfest ?

Pour ceux qui sont pour, c'est toujours super d'avoir un tel gage de confiance. Pour un producteur de spectacle, c'est quand même génial de voir que des gens te font confiance. Après, à nous de nous défoncer. C'est vraiment un challenge chaque année. Ça nous évite de scléroser, de se faire chier ! J'ai envie de dire aux anti-Hellfest : « Si tu n'aimes pas le Hellfest,on ne t'y force pas, tu n'es pas obligé de venir. Si tu ne viens pas, d'autres viendront à la place. Ce n'est pas un souci. Si le Hellfest te saoule, tu n'es pas obligé de suivre l'actualité. Tu n'est pas obligé de vomir sur nous. Ne viens pas. Pas de souci ! » Beaucoup de gens nous demandent pourquoi on fait telle chose et pas une autre. Ils pensent avoir la solution à tous les problèmes sans connaître un centième des contraintes logistiques et économiques glissées derrière un festival. Tu peux discuter avec la personne la plus virulente qui soit vis-à- vis du Hellfest, tout lui expliquer point par point, et je suis sûr que tu pourras la faire changer d'avis. La plupart du temps, les gens ne connaissent pas toutes ces contraintes. Après, certaines de nos stratégies ne sont parfois pas appréciées, mais en accueillant 54 000 personnes par jour, et on parle des festivaliers au sens brut du terme, on est conscients qu'on ne peut pas proposer une solution qui plaira à tout le monde en termes d'accueil, de logistique, de décorum, d'animation, de groupes, d'ambiance, d'affiche, de couleurs, etc. On est obligés de faire des mécontents

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