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Difficile d’imaginer que l’on est déjà au troisième volet d’American Nightmare (The Purge en VO) vu l’aspect peu marquant des deux premiers volets, excepté sur un aspect financier surtout dû à l’étroitesse de leurs budgets (Blumhouse style oblige). Néanmoins, ce nouveau film sonnait comme intéressant de par son récit (à quelques jours d’une nouvelle élection présidentielle, les Pères Fondateurs décident de profiter de la Purge afin d’éliminer leur opposante électorale), surtout dans le contexte actuel (nous sommes en pleine année d’élection aux Etats-Unis,avec une lutte Clinton-Trump qui s’annonce aussi élégante qu’un épisode des Kardashians). Il y avait donc de quoi espérer une ironie mordante et une bonne critique politique ainsi qu’une utilisation enfin pleine de son concept de base (chaque année pendant 12 heures, le crime est légal dans le pays). 
 
Malheureusement, American Nightmare - Elections s’élève au même rang moyen que ses deux volets précédents. Si l’on peut sentir une certaine évolution narrative (bien que l’on se retrouve encore comme dans le deuxième dans un récit de survie en milieu urbain éloigné du Home invasion du premier film), il y a quelque chose de redondant aussi bien dans la forme que dans le fond. Encore une fois, des idées intéressantes comme ce fond politique ou bien des touristes venant exprès pour « se purger » sont lancées sans véritable impact. Quant à la mise en scène, elle ne se voit guère transcendée plus loin que quelques jolies images macabres qui pourraient presque faire croire au manque relatif de violence ainsi qu’à son manque de réflexion (difficile d’être choqué par les effluves de rage montrés quand on tente de rendre ses personnages badass en commettant ces mêmes actes). 
 
Il faut rajouter à cela un manque d’intérêt dans son histoire au mieux prévisible, pas aidée par le manque d’intérêt prêté aux personnages (excepté celui interprété par Frank Grillo que l’on cherche à nous vendre comme nouveau héros d’action et la sénatrice au trauma dévoilé dès la première scène). Ainsi, les autres personnages se retrouvent survolés et n’intéressent que très peu lorsqu’ils sont mis en danger. Sans compter les antagonistes, tous dépeints comme des malades mentaux en puissance (mention spéciale à la fille à la barre de chocolat et au prêtre) là où des personnages moins marqués auraient sûrement été plus efficaces que ces caricatures d’électeurs de Trump (qui est facilement imaginable à la tête de ces Pères Foncateurs, vous ne trouvez pas ?). 
 
Si le film peut fonctionner en tant que série B d’action proche d’une certaine manière des actioners des années 80 (enfin, les plus oubliables de ceux-ci, il ne faut pas exagérer non plus), il reste dommage que ce troisième American Nightmare n’ose, encore une fois, pas aller plus loin que son concept. Si vous voulez plus de violence (du moins verbale), il faudra zapper sur les discours opposants les candidats démocrates et républicains…

TECHNIQUE ET BONUS

Un DVD de très bonne facture pour American Nightmare – Elections, de part sa colorimétrie, lumières, néons et costumes encore plus travaillés pour ce troisième opus plongeant le spectateur dans son contexte anarchique, proche par moment de l’univers d’un clip de Slipknot .

Une bande son en Dobly Digital autant appréciable en VO et VF pour la spatialisation de ses fusillades et thèmes, dont certains emprunts et influences issus de Terminator ne passeront pas inaperçus a l'oreille des plus cinéphiles. De quoi profiter pleinement de la création de James DeMonaco.

Des scènes coupées au programme des bonus, mais aussi un gros plan très appréciable sur le personnage de Leo et de son excellent acteur Frank Grillo et de ses performances martiales et de cascadeur. Le DVD  se termine avec une présentation de ce troisième volet de la saga par son créateur James DeMonaco.

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