Quand l’homme derrière le film catastrophe (à tous les niveaux ) San Andreas s’attaque au cinéma de genre sous la houlette de Jason Blum et Blumhouse (Insidous, The Conjuring, The Visit), peut-on s’attendre à ce que le niveau soit relevé ?
Le docteur Ember (Aaron Eckhart, Double Face dans The Dark Knight) est un homme meurtri aussi bien physiquement que psychologiquement. Alors qu’il doit effectuer l’exorcisme d’un jeune garçon en infiltrant le subconscient de celui-ci, il va se retrouver face à un démon qu’il connait bien…
Si l’on ne devait garder qu’un défaut du précédent film de Brad Peyton, c’était son manque affreux de subtilité. Malheureusement, c’est encore le principal problème de ce Incarnate. La psychologie des personnages, le fonctionnement du système du docteur Ember, tout manque absolument de subtilité et de sincérité. Cela se retrouve également dans le casting, pourtant de qualité, mais dont le jeu est bien trop marqué pour être honnête et s’attirer l’empathie.
On a également la sensation d’avoir déjà vu maintes et maintes fois les mêmes choses de ce film dans d’autres œuvres avec plus de qualité. Vouloir mélanger le monde du rêve dans un film d’exorcisme dépeint dans une grande ville, cela n’est pas un problème. Il faut néanmoins essayer d’innover ou du moins apporter quelque chose de sincère à l’entreprise. Malheureusement, on a la sensation de se retrouver dans un mauvais train fantôme au chemin tellement mécanique et dépassionné qu’il n’engendre que de l’ennui (voir cette tentative de « faux twist » à la résolution visible à des kilomètres).
TECHNIQUE ET BONUS
Concernant le DVD, pas de bonus mais une belle facture visuelle avec de belles couleurs chaudes (mais quelques rouges qui saturent), la bande-sonore en v.o se fait trés percutante avec son excellent travail électroacoustique, la v.f amoindrit bien trop les ambiances et reste un ton en dessous de la version Anglaise en terme de puissance. Le tout rend tout de meme justice à une œuvre à la technique correcte (si l’on excepte certains effets spéciaux numériques particulièrement gênants).
Difficile au final de recommander le visionnage d’ Incarnate, qui semble avoir été composé par divers autres œuvres bien meilleures que ce patchwork insipide et prévisible. Cela se regarde, certes, mais de la même manière qu’a sûrement été produit le film : sans grande passion.