Anaal Nathrakh - Desideratum

J'ai découvert Anaal Nathrakh en 2001-2002, avec leurs excellentes démos ("Anaal Nathrakh" et "Total Fucking Necro" tout deux sortis en 1999) mais j'avoue avoir lâché le groupe en cours de route après "Domine Non Es Dignus" en 2004, second album du duo anglo-saxon.Alors quand on me propose de faire la chronique du derniers album de nos  voisins anglais, ni une ni deux je saute sur l'occasion de me repencher sur l'œuvre de se groupe atypique qui fait couler beaucoup d'encre.
 

Parfois adulé, parfois dénigré, Anaal Nathrakh on aime, ou on aime pas, il n'y a pas de demi mesure.

V.I.T.R.I.O.L et Irrumator nous composent un metal bien à eux, à l'identité marquée et profondément personnel, difficilement qualifiable si ce n'est avec une armada de termes, tous plus ou moins en rapport avec l'Armageddon. Ce metal destructeur est en fait un savant mélange de black, de grind, d'un soupçon de thrash et aussi d'un peut d'electro. Electro présent mais pas trop, juste ce qu'il faut pour renforcer un coté indus, et ajouter une touche cyberpunk sacrément efficace.
 

On ne vous cache pas que cela risque fort d'en dérouter plus d'un, et au fur et à mesure des écoutes, cela ressemble plus à une pièce raccordée qu'autre chose. Enfin cela reste dans le domaine de l'expérimental. Le chant de Dave Hunt( aka V.I.T.R.I.O.L) et très bien exécuté, et les différents styles adoptés par le vocaliste, contribuent de manière énergique à une diversification, ne laissant à aucun moment la place à l'ennui. "The Joystream" est l'exemple parfait d'un titre ou la performance vocale de Dave pointue et variée.Il se veut être un morceau  accrocheur, bourré d'énergie tandis que "Idol" nous gratifie d'un riff ravageur couplé à une rythmique assassine mais très mélodique quand même, grâce notamment à l'appui d'un solo transcendant, court mais remplissant parfaitement son rôle.
 

Toute ces nuances mises bout à bout, forment un ensemble brutal à souhait, mélodique et dévastateur.

Nos deux Brummies prennent un malin plaisir à nous blaster la tronche à 200 à l'heure à chaque sortie de leur nouveaux méfaits, mais ils savent aussi prendre soin des plus fragiles d'entre nous.La production est de qualité, mixage au poil et c'est tant mieux car dans ce registre on aurait vite fait d'atteindre la cacophonie et le résultat aurait pu être inaudible. Ce n'est surement pas l'objectif de nos amis , eux préfèrent nous démontrer que l'on peut être brutal, rapide et nerveux tout en étant profonds, créatifs et aboutis.
 

Le souffle du serpent à encore frappé et ce disque s'inscrit dans la lignée des précédents albums. Anaal Nathrakh écrit une nouvelle page dans le livre du metal extrême et celui-ci restera dans les anales. (Désolé mais il fallait que ca sorte :) )