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"Heritage" est le dixième album studio d’Opeth. C’est l’album qui marque les 20 ans d’existence du groupe. Avant même sa sortie, Mikael Akerfeldt a créé un épais brouillard de confusion autour de cet album à travers de nombreux communiqués (pas de growl, intervention d’Alex Acuña, batteur de Jazz etc.). Il m’appartient donc de vous prévenir : 

- Soit cet album vous semblera sans grand intérêt, trop « new wave » pour pouvoir l’apprécier, ou alors juste agréable, mais sans être transcendant. 

- Soit, il vous changera.  

Il faut partir du principe que le seul point d’unité stylistique qui unit la totalité de l’album est l’inspiration totalement affranchie de quoi que ce soit d’autre que la créativité pure. Le style est inqualifiable, car on n’a pas encore développé le vocabulaire pour pouvoir décrire quelque chose d’aussi nouveau et sans pareil. Dire que cet album est « frais » serait stupide, car cela veut dire que cela ferait référence à quelque chose d’autre. Or, les seuls points de référence que l’on pourrait utiliser dans la description de ce dernier opus seraient la carrière passée du groupe elle-même. 

On trouvera toujours, en cherchant bien quelques petites notes par-ci par-là qui font penser au Rock / Metal (sur "Slither"), au Prog des années 70 et au Jazz (sur "Nepenthe") ou encore la touche de noirceur qui anime beaucoup des précédents albums, mais sans que cela ne puisse jamais résumer la totalité de l’album (au grand maximum ça serait un quart). Le seul élément auquel on peut rapprocher cet album, c’est encore Opeth, à travers toutes ses mutations depuis le commencement, mais certainement pas d’un album en particulier.  

"Watershed" était, selon Akerfeld, un album de transition, mais "Heritage" n’en est pas la continuité. "Heritage", c’est le fruit de 20 ans de recherche, (presque comme Nutella ndrc ... pardon ...) c’est, à juste titre, l’héritage de la musique d’Opeth avec Mikael comme chef d’orchestre. Un album qui se révélera à mon avis intemporel et fédérateur pour de longues années.  
 

Partons du principe que la réelle écoute ne peut pas laisser indifférent son auditeur (pareil pour la réelle lecture). Beaucoup de groupes font beaucoup d’albums à entendre. Et le public entend cette musique (qui parfois est très bonne hein, je dis pas !) mais peu de musiciens font une musique à écouter. Et quand c’est le cas, peu d’auditeurs sont capables de l’écouter (bien que je pense que n’importe qui pourrait y arriver avec beaucoup de concentration et d’abandon de soi).Mais lorsque l’on a écouté une telle musique, on ne peut pas en sortir indifférent, inchangé, simplement amusé. 

Il faut être vide pour apprécier "Heritage" et son ubiquité. Après avoir écouté cet album plusieurs fois d’affilée, je commence enfin à en apprécier toute la qualité. Et son écoute approfondie a complètement changé ma façon de voir la musique en général. Je n’irai pas jusqu'à dire que cet album m’a rendu plus intelligent ou plus fin, ou plus distingué (et j’en passe) mais certainement je n’entends plus la musique, je la vois pour l’écouter et la faire mienne.   

Nous voilà donc métamorphosés (en jolis papillons avec des ailes toutes douces, nous qui étions avant de vilaines larves pogoteuses). On peut voir dans cet album les débuts fébriles d’un nouveau genre. Mais contrairement à certains styles qui sont nés de la volonté explicite de leur créateur de changer quelque chose de déjà existant, de créer de la nouveauté pour de la nouveauté (je pense notamment au Free Jazz, au Black Metal), le style créé par Opeth lui, est inqualifiable, car la nouveauté n’est pas ici le but, mais le résultat corollaire de l’opération de création.  

Dans une précédente chronique, j’écrivais que « Si on fait une analyse intime de chaque morceau sur les albums d’Opeth ce n’est pas pour rien : certes, il y a toujours un lien qui unit le tout autour d’une idée globale et commune, mais les morceaux sont tellement différents les uns par rapport aux autres, les phrases musicales sont si innovantes et inattendues que c’est la seule façon d’avoir une vision juste de l’album entier ».  

Mais pour "Heritage" cela semble futile, car ce serait segmenter ce qui n’est pas sensé l’être. Beaucoup de morceaux ont une coupure nette entre le début et la fin qui marque un changement important entre chaque partie. Mais à y réfléchir, c’est dans la continuité totale de l’album. Mikael Akerfeldt est bien le maître et le spécialiste de l’inattendu musical, des contretemps, pour faire de la musique sans qu’on puisse en deviner la suite. Cet album me fait comprendre enfin (mais seulement en partie) cette construction que je prenais pour une sorte de provocation musicale. Ça n’en est pas, il y a une logique évanescente, astrale, impalpable, mais pourtant implacable dans sa musique. Il me faudra sans doute des années de plus pour pouvoir en comprendre la totalité.

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