Jours Pâles - Dissolution

Bon tout d'abord chapeau bas pour la régularité des sorties de Jours Pâles depuis le premier album "Eclosion" en 2021, "Tensions" en 2022 et ce "Dissolution" en 2024, un nouvel album bien entendu mené par le leader Spellbound au chant, claviers et paroles (avec ses comparses Alexis aux guitares, atmosphères, Alex a la basse et Ben a la Batterie). Les paroles en voila un point très important concernant ce "Dissolution", si vous cherchez un groupe de black metal rendant hommage a la nature, aux dieux ou a une culture telle quelle soit vous pouvez passer votre chemin car l'âme de Jours Pâles est emprunte du quotidien le plus noir de notre société, voir de l'auto destruction ("Taciturne", "La Reine de Mes Peines", "Noire Impériale", "Les Lueurs d'Autoroute").

 

Même au niveau des textes ne cherchez pas d'analogie, de textes recherchés dans le petit Baudelaire illustré, ici on est dans le concret, dans la douleur du quotidien, la grisaille du béton avec voir même du langage assez châtié ("Limérence") qui je ne sais pas pourquoi m'aura fait penser au chanteur Renaud pour cette approche même si très minime sur "Dissolution". Dans ce quotidien maussade on retiendra aussi la grosse critique des reseaux sociaux avec "Réseaux Venins !" qui possède certains des vocaux les plus haineux de l'album avec au passage un message bienvenu aux sans abris qui prouve que Jours Pâles n'est pas forcement replié sur lui malgré cette envie d'auto destruction.

 

Et musicalement dans tout cela, bien sur cela bourrine a tout va ("Taciturne", "La Reine de Mes Peines", "Noire impériale" et son black plus gras, "Réseaux Venins !") mais la mélancolie est une prépondérance que l'on retrouve souvent sur "Dissolution" (avec des passages qui ravirons les fans de Paradise Lost tout comme pour le final de "Noire Impériale") et le tout accompagné par moment d'une voix féminine ("Les Lueurs d'Autoroutes" qui fait lui un détour par un black metal bien vintage, "Dissolution"). "Dissolution" qui est pour moi le meilleur titre de l'album avec le titre le plus posé et le plus ambiancé qui frise le black metal symphonique. Et n'oublions pas également "Terminal Nocturne" lui aussi plus modéré et assez riche en ambiance qui tombe carrément dans le black metal épique avec une nouvelle fois un soupçon de sympho). A noter que "Une Mer aux Couleurs Désunions" est un bel instrumental faisant pont entre "Réseaux Venins !" et "Limérence".

 

Je pourrai tergiverser des heures sur le contenu de "Dissolution" tant le black contemporain de Spellbound se veux être varié dans la mélancolie et ce n'est pas une opus a écouter les jours de grisailles pour éviter d'enfoncer une lame trop profondément. Bref "Dissolution" est un album très solide qui est un aboutissement des deux opus précédents et que l'on risque de retrouver Jours Pâles rapidement avec plaisir et mélancolie dans les prochaines années.