[DOSSIER] COMIC CON' PARIS 2016 : Notre compte-rendu !

Ce n’est pas un secret pour ceux qui se sont rendus au Comic Con’ Parisien l’an dernier, ou pour quiconque s’intéresse à la culture geek (le bouche à oreille ayant son effet) : la première édition du festival avait été très critiquée, notamment pour les lacunes de son organisation. On espérait que le staff aurait appris de ses erreurs cette année, et effectivement il y a quelques petites améliorations, mais l’organisation laissait encore largement à désirer.

Comme l’an passé, le programme et le plan de la convention n’ont été dévoilés qu’une semaine à l’avance, et encore le public a été prévenu que le programme imprimé qu’on trouverait sur place ne correspondrait pas à la réalité, en raison de changements de dernière minute et d’annulations.

Une fois dans la convention, on peut constater le manque de communication au seine-même du staff : au point info, nous avons été incapables de savoir où trouver tels invités, si ce n’est "en les croisant dans les allées". Effectivement, certains vidéastes étaient dans la liste des invités, mais sans aucun panel ou séance de dédicace leur étant consacré… quel intérêt d’avoir des invités si le public ne peut les rencontrer ?

Le lieu est le même que l’an dernier : la Grande halle de la Vilette, un cadre à l’architecture agréable, avec poutres et piliers métalliques apparents, ce qui, au vu de la convention, prend un peu des airs de décor steampunk. L’espace est toutefois petit, surtout quand on le découvre pour la première fois et qu’on s’attend à une superficie équivalente à celle d’une convention comme Japan Expo (parce qu’il faut réaliste : évidemment qu’en France, même une convention de grande envergure ne peut atteindre les dimensions d’un Comic Con’ Américain). L’espace était quand même légèrement plus ouvert cette fois-ci : il y avait quelques stands à l’étage ainsi qu’à l’extérieur, notamment une escape room et une animation de réalité virtuelle.

C’est trop rare dans les conventions Parisiennes, donc il faut noter qu’au moins ici, on avait enfin de quoi s’asseoir en-dehors des salles de conférences, puisque de gros poufs étaient disposés à l’étage. De toute façon le grand public préfère explorer les allées de la convention que d’assister aux conférences.

Nous avons été présents au Comic Con’ le vendredi, à défaut de pouvoir y aller le week-end. Un jour de semaine, il y a évidemment moins de monde, il a été difficile de voir ce que donne la convention quand elle tourne à plein régime, mais l’avantage était de pouvoir circuler sans entraves. Les cosplayeurs n’étaient pas si nombreux, mais nous avons pu en croiser avec de très bons costumes, comme vous pourrez le voir sur les photos de l’événement. Les stands paraissaient un peu plus variés cette année, les gros éditeurs côtoyant quelques indépendants. En revanche, il y avait encore une prédominance de stands de produits dérivés, qui finissent par tous se ressembler, alors qu’il n’y avait par exemple aucun stand de vente de DVD, ou même de comics d’occasion (si ce n’est un, proposant surtout des comics plus rares, dont les prix montent vite).

La convention devrait favoriser les exposants plus originaux, comme cette association qui fait des combats au sabre laser. C’est le genre d’animation qui crée l’ambiance d’un festival. A l’espace réservé au Dernier bar, il y avait quand même le retour du blind-test geek… dommage que, pour une fois, aucun lot n’était alloué aux gagnants, pas même un de ces petits comics indépendants que distribuait souvent l’animateur lors d’autres conventions. Celui-ci nous a confié que cela dépendait de ce que les organisateurs mettaient à sa disposition… Mais si une convention plus modeste comme Paris Comics Expo peut se le permettre, ça ne devrait pas poser problème au Comic Con’.

Mais parmi les grands absents parmi les stands et animations, on pouvait compter Netflix, dont on aurait espéré la présence étant donné que l’acteur Mike Coulter était là pour représenter la série Luke Cage mais aussi que la série Defenders à venir aurait largement pu avoir eu sa promotion, et l’éditeur Urban comics, qui avait déjà boudé la première édition du Comic Con’.

Le point fort de la journée pour votre serviteur était la rencontre avec William Simpson, dessinateur qui a œuvré sur quelques numéros d’un de mes comics favoris : Hellblazer. Par rapport aux invités-phares comme Eliza Dushku ou Dominic Purcell, pas besoin de débourser une quinzaine d’euros pour une signature ; en général les auteurs et dessinateurs présents dans l’Artist Alley, quelle que soit la convention, font des dédicaces gratuitement. Du moins c’est ce que je croyais jusqu’à ce que j’apprenne qu’à quelques tables de celle de Simpson, Tony Moore faisait payer ses dédicaces. Ce qui, là encore, n’était nullement indiqué sur le site du Comic con’.

Certains artistes font une signature, et c’est bouclé ; avec William Simpson, c’était complètement l’inverse. Il était très ouvert, engageant la conversation dès son arrivée. Très bavard, a parlé pendant un bon moment, livrant un bon lot d’anecdotes, par exemple sur une certaine case d’Hellblazer où on lui a demandé de censurer un pénis, ou sur sa carrière au cinéma en tant que storyboarder ou concept artist. Je l’ignorais, mais il a travaillé sur Le Règne du Feu, sur des films de Neil Jordan, sur l’adaptation de Wonder Woman avant le changement de réalisateur, et sur Your Highness, la comédie avec James Franco et Natalie Portman. 

Au final le Comic-Con' Paris 2016 est encore loin de proposer un événements a la hauteur de son prix d’entrée, la faute donc a une organisation très peu professionnelle tant au niveau du public que de la presse, des stands trop peu nombreux, ceux des magasins/marchands proposant les même produits, qui plus est côte à côte et ne permettant aucunement des les différencier et faisant facilement doublon (sans compter de confondre celui d’un éditeur avec celui d’un magasin). Il aurait été également plus agréable d’avoir un des décorations dans les espaces de repos ces derniers étant bien trop austères.

On espère donc que l’édition 2017 fera encore de nombreux efforts, car pour le moment le Comic Con' Paris ne peut en aucun rivaliser avec un Paris Games Week et un Paris Manga/Sci-Fi Show se déroulant les week-ends suivants et pourrait disparaitre par faute de proposer un contenu plus attrayant. On va tout de même se permettre d’y croire !