[INTERVIEW] Jeremy de 7 Weeks pour la sortie de "A Farewell To Dawn"
7 Weeks est un des meilleur groupes Français de sa génération et évoluant dans un metal alternatif au confluant du grunge de Seattle. C’est a l’occasion de la sortie de leur nouvel album "A Farewell To Dawn" que nous avons pu faire une rapide rencontre avec son batteur Jeremy afin de présenter le groupe et ce nouvel opus a nos lecteurs.
Pour 7 Weeks, comment tout a commencé ? Depuis quand jouez-vous ensemble ?
7 Weeks s'est formé en 2006, on vient de Limoges. On l'a formé avec Julien qui est le bassiste et chanteur lead, c'est parti d'une idée de former un groupe de rock et c'était parti. On est les deux membres fondateurs du groupe, on avait joué dans d'autres formations avant, il avait deux trois compos à me proposer, un ami à lui qui jouait de la gratte et c'est parti comme ça.
Quand avez vous commencé a tourner et enregistrer ?
On a débuté sur scène en 2008 mais c'était plutôt des tournées de bar, les vrais débuts professionnels c'était fin 2009 avec une sélection au Printemps de Bourges, puis un gros festival en République Tchéque qui est Rock For People, un rendez-vous important au niveau européen. On a enchaîné avec le Stoner Phone, qui était un plateau avec Loading Data et Mudweiser qui est le side project de Reuno de Lofo. Tout a débuté en 2009 niveau scène.
Pour cet album quel a été le processus de construction ? Un thème, une idée en particulier à developper ?
Il n'y a pas forcément de concept. Après 10 ans de groupes on l'a fait à deux avec Julien car Manu qui était le clavier depuis 4 ans a décidé d'arrêter de tourner et de se consacrer à sa famille en juillet 2015, au moment où l'on a commencé à composer l'album. De plus ça a coïncidé à une période sans tournée, chose qui ne nous était pas arrivé depuis 8 ans. On s'est recentré à deux sur la musique et on l'a vraiment composé ensemble avec Julien qui enregistrait les guitares, les basses et les chants et moi qui bossait sur tout ce qui était batterie et programmation.
Pour l'enregistrer vous avez gardé le même studio ? Les mêmes habitudes ou le développement a évolué ?
Non, on a tout cassé. Les 3 précédents albums, le premier "All Channels Off", le ciné concert "7 Weeks Plays Dead Of Night" et "Carnivora" on les a enregistré avec François « Shanka » Maigret qui est le guitariste de No One is Innocent et des Dukes. Le Ep "Bends" on l'a enregistré avec Pascal Mondaz qui travaille avec les Elderberries ou J.C Satan actuellement. Cet E.P c'était un trip un peu à part, on était à la campagne, dans une grange...
Et pour cet album on a bossé avec Francis Caste au studio Sainte-Marthe, avec un nouveau graphiste, Lionel Liondeix et un nouveau photographe, Ardonau. Donc on a bossé avec Francis Caste, qui a entre autre produit Hangman's Chair, Kickback, et même récemment avec Refused.
Une nouvelle vidéo a été créée pour la sortie de l'album ? Comment avez vous travaillé dessus ? Avec qui ? Fier du résultat ?
Elle vient d'être mise en ligne il y a quatre heures (le 19 octobre ndlr), d'ici du magnifique Hard Rock Café. Comme pour l'album on a bossé avec de nouvelles personnes, un ami de Julien qui travaille dans le cinéma et Pierrick Hardouin. On a vu le résultat il y a dix jours et effectivement on est content, on a essayé de garder une esthétique entre la musique, l'artwork et les vidéos et je pense qu'on y est arrivé. On va voir comment c'est reçu, car le titre est un peu différent.
Dans quel sens ?
Différent dans le sens où l'on a vraiment exacerbé le côté synthétique, claviers. Cela se ressent sur la globalité de l'album, mais on l'a encore plus fait sur ce titre là. D'où la volonté de sortir celui-là, pour ne faire quelque chose qui était convenu, attendu.
Vous bossez à plein temps sur le groupe ou vous avez des activités à côté ?
7 Weeks c'est notre boulot, on est intermittents du spectacle.
Des sessions studios à côté ?
Le groupe nous prend la majorité de notre temps. Mais ça m'est arrivé quand on ne tournait pas de faire des régies en effet. Le projet principal reste 7 Weeks.
Une tournée pour soutenir la sortie est prévue, des surprises à attendre ? Des groupes que vous allez inviter ?
Pour l'instant il n'y a rien de prévu, c'est une tournée où l'on est sur des plateaux. On est en ouverture de Lydia Lunch sur deux dates, au Hublot à Nancy le 8 décembre et au Petit Bain à Paris le 9 décembre. Pour nous c'est intéressant et toute l'esthétique qu'on développe sur cet album peut nous envoyer vers des sphères plus noires...On a pas vraiment d'étiquette, on est affillié stoner, nous on appelle notre musique du Massive rock. Donc oui il y a cette petite tournée mais le gros à venir sera fin 2017.
Vers quels horizons vous voyez vous aller ? Des projets de festivals, d'une tournée plus ample ?
Pour l'instant on travaille dessus. L'album sort le 21 octobre, là on est au début de la sortie pour l'instant on est plutôt contents. On a booké 7 ou 8 dates, on voulait plutôt êtrre dans le qualitatif que le quantitatif. Tout va se mettre en place pour 2017, on va voir comment ça répond.
Pour finir, peux-tu nous parler du principe ciné-concert, de 7 weeks plays Dead of Night ?
Le concept s'est developpé autour du film de Bob Clark qui s'appelle Dead of Night (Le Mort Vivant en VF ndp) qui est sorti en 1972 et qui est une critique sociale de la guerre du Vietnam. On a composé la musique sur ce film, il y a déjà une b-o existante et nous on joue live sur le film. La différence avec la plupart des ciné-concert c'est que le film n'est pas un muet noir et blanc mais un film couleur d'une heure trente qui est parlant, donc a intégré certains bruitages du film dans nos compos. On l'a joué à l'Étrange Festival en septembre 2012, juste avant Kenneth Anger, c'est un de mes meilleurs souvenirs de live. Artistiquement c'est un des albums que j'ai préféré faire car on ne s'est mis aucune limite. Ça fait deux ans qu'on l'a pas tourné mais on en a fait un album sorti en vynil et CD. Le disque ne cale pas totalement avec le ciné-concert qui fait 1h22 et qui est limité ici à 47 minutes, on a réduit des structures même si il y a des dialogues du film et que l'album suit la chronologie du film, on a respecté ça dans le tracklist. Comme c'est un album expérimental, cela peut être écouté comme une plage de 47 minutes. On joue aussi quelques titres de cet album en live classique de 7 weeks, avec des samples de voix par exemple.
Allez vous le remettre en place ?
J'aimerais bien qu'on le fasse tourner car cela fait une bonne recré et un bon exercice pour tout le monde. On a changé de line-up, donc ce serait bien pour les nouveaux musiciens. Pour un musicien ça demande une exigence d'interprétation intéressante, on fait la majeure partie au métronome et puis tu joues avec les images, j'ai vu des gens sursauter, tu joues avec la salle c'est mortel quand il y a de la tension dans la salle tu le ressens alors que le film tu l'as déjà vu deux cent fois ! Une bonne expérience !