Destruction - Spiritual Genocide

Depuis le retour de Schmier (Chant & Basse) en 1999, Destruction a repris un rythme de composition plutôt régulier, avec près d'un album tous les deux ou trois ans. En 2011, les thrasheux allemands sortaient ''Day of Reckoning'' qui fut globalement apprécié par le public. Un an à peine s'est écoulé depuis ce dernier album. Le groupe a décidé que pour ses trente ans, il fallait faire un cadeau aux fans. ''Spiritual Genocide'' est donc l'offrande que leurs fait la bande à Schmier. 

Annoncé comme plus rapide, plus brutal et encore plus groovy que ses prédécesseurs, ''Spiritual Genocide'' l'est effectivement. Avant de l'écouter, nous vous conseillons d'ingurgiter une bonne dose d'aspirine. Comme à l'accoutumé Destruction s'inspire de lui-même et nous livre un Thrash assez lourd, parfois monotone avec un Schmier toujours monocorde. Il faut attendre la moitié de l'album avec ''To Dust You Will Decay'' pour avoir une cassure dans la linéarité, soit vingt minutes de morceaux qui se suivent, se ressemblent et font mal à la tête. Autant vous dire que pour la prise de risque, il faudra repasser plus tard... 

Cependant, ''Spiritual Genocide'' n'est pas aussi mauvais qu'on pourrait le penser de prime abord. D'ailleurs, il n'est pas mal du tout. Mais impossible à écouter d'une traite, sans s'endormir. Un morceau de temps à autre, c'est plutôt sympathique, c'est du bon Thrash. Les parties instrumentales sont même plutôt biens, notamment ''Exordium'', introduction faisant énormément penser à du Megadeth. Par ailleurs, ''Legacy of the Past'' ne peut laisser un fan de Thrash Metal allemand indifférent. Ses invités sont plutôt de qualité, entre Tom Angelripper (Sodom) et Andreas "Gerre" Geremia (Tankard) ou encore Martin Buchwalter et Andy Classen (ex-Holy Moses). Finalement, ''Spiritual Genocide'' montre un visage beaucoup plus intéressant sur la fin, avec des compositions moins monotones et beaucoup plus rythmées comme ''Carnivore'' ou ''Riot Squad''. Mais pour vous rassurer. L'ultime morceau ''Under Violent Sledge'' est là pour rappeler le début soporifiquo-linéaire. 

Avec ce nouvel opus, Destruction évite de se mouiller. ''Spiritual Genocide'' ne sera pas la production Thrash de l'année. L'anniversaire des trente ans du groupe sert plus de prétexte pour sortir un nouvel album que pour réellement marquer le coup. Le seul élément ''festif'' est ''Legacy of the Past'' et ses nombreux invités. Pour faire ça, ils auraient pu sortir un Ep, ça aurait évité de faire un album si peu inspiré. Mais comme je le disais, il y a quand même quelques bons titres qui sauvent ''Spiritual Genocide'' d'un oubli futur.