Fear Factory - The Industrialist

Généralement, en période de crise, comme c'est le cas aujourd'hui, les entreprises du CAC 40 n'hésitent pas à réduire leurs effectifs. Pour Fear Factory, la donne est la même (y'a aussi un peut dictature dans l'air ndrc). Exit Gene Hoglan et Byron Stroud, intérimaires de luxe de l'agence Strapping Young Lad, qui avaient été embauchés pour la mission "Mechanize". Seuls restent au pouvoir les actionnaires principaux, Burton C. Bell et Dino Cazares (de retour au sein de la firme depuis "Mechanize"). 

Les 2 patrons se sont chargés entièrement de la mise en place du projet "The Industrialist", en faisant appel, comme la plupart du temps, à un intervenant extérieur, en la personne de Rhys Fulber, anciennement à l'agence Frontline Assembly et maintenant à son compte. Encore une fois, celui-ci à été chargé de la production et de la structure samplée.

A l'écoute de "The Industrialist", on se dit que celui-ci porte bien son nom. En effet, Fear Factory n'a jamais sonné aussi indus et froid. Ceci est dû en partie au fait que la batterie a été programmée par Dino Cazares lui-même, ce qui peut paraitre "choquant" quand on a eu en son sein des batteurs de la trempe de Raymond Herrera ou de Gene Hoglan. Mais, finalement, cela colle plutôt pas mal au style et au son de Fear Factory, toujours dans cette dualité Homme/Machine. Les rythmiques sont du coup plus cinglantes et froides qu'à l'accoutumée.

Après une intro grandiloquente, la double grosse caisse façon "Demanufacture" du titre "The Industrialist" lance les hostilités. Depuis le retour de Dino Cazares, Fear Factory a ressorti son hachoir et l'a bien aiguisé. L'avantage ou l'inconvénient (à vous de voir) avec Fear Factory, c'est qu'on est généralement en terrain connu. Des titres comme "Recharger" ou "New Messiah" feront partie des classiques du groupe en live aux côtés des "Shock" et autre "Self Bias Resistor" : des titres Fear Factory-marque déposée, rythmiques puissantes et envolées mélodiques sur les refrains en voix claires (au niveau du live, il risque d'y avoir du boulot pour Burton C. Bell).

Pourtant, un titre comme "God Eater" vient changer un peu la donne. Certainement un des titres le plus industriel écrit par le groupe. Répétitif à souhait, avec des samples beaucoup plus présents, ce titre pourrait leur ouvrir de nouvelles portes. L'apport de Rhys Fulber est indéniable sur cet album. Outre ce côté froid, il rend "The Industrialist" beaucoup plus athmosphérique que ses prédécesseurs, notemment grâce à des nappes de clavier toujours très présentes mais mises un peu plus en avant ("Depraved Mind Murder"). Si Fear Factory ne veut pas tourner en rond (ce qu'ils commencent à faire, on ne va pas se le cacher), ils feraient bien d'explorer un peu plus cette voie, histoire de varier les plaisirs ... et peut-être d'en retrouver tout simplement !

Pour l'instant, malgré ces quelques petites "nouveautés", Fear Factory se contente de faire ce qu'ils sait faire et ce, depuis pas mal d'années, et propose d'excellents (mais trop peu) titres, notemment le tonitruant "Difference Engine", mais aussi d'autres plus dispensables, "Virus Of Faith", voir inutiles, comme les 2 derniers titres, qui font limite office de remplissage !

L'amateur de Fear Factory ne sera (peut-être) pas déçu par cet album (perso je ne l'ai pas ete ndrc), mais il ne sera certainement pas franchement emballé non plus (c'est le cas aussi ndrc). "The Industrialist" reste un album convenable, mais pour du Fear Factory, on attend beaucoup plus !
Espérons qu'ils sauront utiliser les quelques nouveaux aspects de leur musique entraperçus ici pour retrouver un nouveau souffle et éviter une redite qui pourrait être fatale et leur faire mettre la clef sous la porte.