Immolation - Kingdom Of Conspiracy

Immolation fait partie de ces groupes pour lesquels on cherche toujours la faille. Depuis plus de vingt ans, les New-Yorkais réussissent un parcours sans faute. Certes on connait la formule mais elle est toujours efficace et c’est encore le cas sur "Kingdom Of Conspiracy".

Au contraire de certains groupes de la nouvelle génération, Immolation ne mise pas tout uniquement sur la vitesse ou la technique à outrance, celle qui à la longue sert plus l’ego du musicien que la musique elle-même ! Non, Immolation connait ses basiques et s’en écarte très rarement, comme sur l’intro teintée black de "The Great Sleep". Ils ont en fait leur 4-4-2 à eux. Et ce nouvel album s’articule de la même manière :

-          Une grosse assise défensive, avec des titres qui alternent les passages rapides dévastateurs et les plans lourds qui rendent l’ambiance du disque poisseuse et malsaine … une atmosphère qui transpire LE death metal ! Le groupe n’est jamais aussi bon que lorsqu’il enchaine un plan blasté avec ses fameux plans rampants et massifs, qui tirent l’auditeur vers les profondeurs !

-          Un milieu de terrain où le créateur Rob Vigna s’en donne à cœur joie, avec ses riffs déstructurés et imposants. Il est la pièce maitresse du style Immolation. A ses côtés, en milieu relayeur, on retrouve la pieuvre Steve Shalaty à la batterie. Sa prestation est assez impressionnante, avec des blasts sur une grande partie de l’album. Mais c’est lorsqu’il ralentit le tempo qu’il est le plus impressionnant, avec un énorme travail à la double pédale, aux toms et cymbales.

-         Offensivement, le 4-4-2 version Immolation est en place également. Tout au long de "Kingdom Of Conspiracy", les solis sont cinglants et incisifs. Ils donnent un peu plus de relief aux titres et permettent d’asseoir la noirceur ambiante. Enfin, le finisseur Ross Dolan fait sa part du marché. Son growl est toujours aussi puissant et profond, pour un rendu garanti et efficace. 

Je mettrai un bémol tout de même, concernant le maillot extérieur du groupe. Et je dois dire que ça me dérange pas mal à l’écoute ! En effet, la production de l’album sonne vraiment trop moderne pour un groupe comme Immolation. La batterie, notamment, est vraiment trop plastique et mérite un son beaucoup plus naturel.

Malgré tout, Immolation s’impose en patron, avec un album classique, mais qui fait le métier et le fait bien … Il faudra juste penser à revoir la production sur le prochain.