Hate - Crusade : Zero

Hate s'est formé en 1990 à Varsovie  (Pologne) et nous propose un blackened death metal dans la veine de Behemoth mais au succès beaucoup moins grand.
 

Crusade : Zero est le neuvième album du groupe et est distribué par Napalm Records. Après la tragédie survenue en Avril 2013, ou le bassiste "Mortifer" passait l'arme à gauche, le groupe revient sous forme de trio et est prêt à cracher sa haine à travers nos gentils haut-parleurs décidément bien actifs en cette année 2015.
 

Une fois n'est pas coutume, le disque commence avec non pas un mais deux instrumentaux. Un choix déroutant, d'autant plus que ceux ci sont plutôt calmes. L'album démarre donc sur une note douce et nous laisse dubitatifs, en effet nous sommes dans le droit d'attendre d'un groupe qui se nomme purement et simplement "Hate" un déluge de brutalité sans concessions. Heureusement cela ne tarde pas à venir avec le premier réel titre "Death Liberator" qui vient nous libérer de cette onde de douceur venue perturber nos âmes de grands sensibles et nous apporter une bouffée d'air bien suffocante comme on l'aime.

 

Force est de constater que le groupe reste sur la même ligne de conduite qu'au départ, et bien qu'il nous propose une musique de qualité, le manque de variation se fait une fois de plus ressentir et cette impression de tourner en rond avec Hate est toujours présente. La tournure qu'est en train de prendre le disque ne plaira surement pas à tout le monde et la recette monotone des compositions ne fera qu'enfoncer le clou déjà planté bien profond. Cela aura pour effet de raviver les éternelles comparaisons dont souffre le groupe avec son homologue Behemoth, véritable mastodonte du genre.

La formation de "Nergal" étant elle aussi originaire de Pologne (Gdänsk cette fois ci) et joue dans le même registre musical. Le chant du leader étant très proche de celui d'Adam Buszko, la comparaison semble inévitable. Tout à été dit à ce niveau alors passons et intéressons nous maintenant à la production qui est soignée voir peut être même un peut trop ce qui, couplé aux compositions linéaires, renforce ce sentiment de platitude déjà décrit plus haut. Les riffs et solos sont cependant largement à la hauteur de ce que l'on attends d'un groupe de cette trempe, mais un son plus gras et caverneux aurait été plus appréciable et aurait surement aidé le groupe à se démarquer un peut.
 

Coté batterie "Pavulon" (Pawel Jaroszevicz) envoie bien la sauce et nous gratifie de quelques bonnes ligne bien travaillées mais qui peuvent manquer parfois de brutalité. Je pense notamment au titre "Leviathan" qui se joue un peut trop dans la retenue à mon sens, une ligne plus rapide et agressive aurait surement ajouté un coté bestial à la composition. Le Leviathan étant selon la mythologie un animal capable à lui seul d'anéantir la planète, un morceau plus violent aurait été de circonstance. Heureusement "Hate is the Law" vient bousculer un peut le tout et ravive un peut le disque trop lent à mon gout. Enfin un peut de variation, malheureusement de trop courte durée et c'est bien dommage car c'est à cette sauce la que l'on veut bouffer le blackened death façon polack. Riff simple et efficaces, batterie bien structurée. Adam se paye même le luxe de nous prouver que même si son chant est proche de celui de Nergal, il sait aussi bien se l'approprier.  Pour la suite de l'album finalement les hostilités se déroulerons dans la cage habituelle du groupe, celle dans laquelle il se sent visiblement le plus à l'aise et qui pourtant ne fait que de canaliser sa haine au lieu de la libérer, à notre plus grand désarrois.

 

Pour conclure le groupe ne compte pas sortir des sentiers battus mais préfère plutôt camper sur les positions établies dans les 90's. Crusade : Zero est loin d'être un mauvais disque mais le manque de prises de risques en fait une œuvre linéaire et monotone. Les fans de Behemoth y trouverons surement leur compte, pour les autres cela risque d'être plus compliqué.