Phil Campbell And The Bastard Sons - Phil Campbell And The Bastard Sons

Voila donc un peu plus d’un an que l’iconique Lemmy Kilminster s’est en allé et que le plus grand groupe de hard-rock de tous les temps a dû ranger amplis et instruments. Le batteur Mikkey Dee et le guitariste Phil Campbell n’auront donc eu d’autre choix que de continuer avec de nouveaux projets musicaux. Dee se sera fait une place méritée et adéquate derrière les fûts de Scorpions, et Campbell aura monté un tout nouveau groupe avec rien de moins que trois de ses fils, Todd, Dane et Tyla, tout en étant épaulé par le chanteur Neil Starr.

Phil Campbell l’aura déclaré dans plusieurs interviews, il lui est très difficile d’aller dans une autre direction musicale que celle proposée par Motörhead, groupe qu’il a intégré en 1983. Il rêve même encore de Lemmy lui donnant des conseils musicaux. De ce fait, l’auditeur pourra s’estimer en terrain totalement balisé à l’écoute de ce premier album du musicien en compagnie de ses « bastards sons » (référence donc à l’album culte des Anglais).

Malgré tout, les 5 titres de l’EP ont chacun une approche musicale distincte qui n’aurait peut-être pas trouvé une place dans un album de Motörhead. Il y a tout d’abord "Big Mouth", bon gros big rock des familles au tempo enlevé, où la voix de Neil Starr se marie pour le meilleur avec les riffs de Phil Campbell. Le morceau est suivi de "Spiders", grunge dans l’esprit et les riffs, qui rappelle les meilleurs titres commerciaux du genre réalisés aux débuts des années 2000. "Take Aim" sera, quant à lui, le titre le plus conventionnel de tous, avec une composition taillée pour la scène, mais qui ne ne proposera rien de neuf. Le morceau "No Turning Back" se pare lui aussi de riffs que l’on pourra rattacher au grunge, aidé d’une partie bien heavy donnant furieusement envie d’headbanguer, d’enchaîner sur une petite speederie bonne pour le pit. Le dernier titre, "Life In Space", propose une belle semi-ballade acoustique bien sentie, toujours accompagnée de l’excellente voix de Starr.

Phil Campbell donne donc avec ce premier EP sa première trace discographique post-Motörhead, ce qui rassure les fans du groupe anglais quant à l’héritage du groupe porté par le guitariste, mais démontre aussi qu'il peut tailler des riffs dans le carcan musical qu’il a constitué ces 34 dernières années. Cet album éponyme accompagnera donc parfaitement la venue du groupe en France au Hellfest en juin prochain.