Alice Cooper - Paranormal

2 ans après son album de reprises Hollywood Vampires avec Johnny Depp, le papy du shock rock revient, avec un album solo cette fois, son premier depuis le délirant "Welcome 2 My Nightmare", il y a déjà 6 ans. Cette fois point d'expérimentation, de crossover musicaux novateurs ou de duos improbables mais du bon vieux rock à l'ancienne, comme à ses débuts ! Un album retro, un peu comme son "Dirty Diamonds" de 2005, rappelant ses débuts avec le Alice Cooper Band.

C'est l'une des particularités de ce bon vieux Vincent Furnier, c'est qu'en 50 ans de carrière, contrairement à d'autres de ses compères, on ne sait jamais à quoi s'attendre à chaque nouvelle sortie, tant il a touché à tout : classic rock, hard rock, heavy metal, hard fm, crooner, pop, indus... Le voir revenir à ses fondamentaux est donc en soit un choc lorsqu'on l'a entendu récemment faire des duos avec Ke$ha ou Nicole des Pussycat Dolls, qui n'étaient même pas nées lorsqu'il cartonnait déjà avec "School's Out". Et si pour ma part, à choisir je préfère le Alice période "Trash" et "Hey Stoopid", ou encore dans sa période Rob Zombiesque avec "Brutal Planet" et "Dragontown", cet album ne m'est pas déplaisant pour autant.

Le plus surprenant est qu'au delà du style musical retro, sa voix semble également avoir bien peu changé en 6 décennies, cet album n'aurait pas choqué s'il était sorti en 75. Ca ne me surprendrait pas non plus de l'entendre dans l'Impala 67 des frères Winchester de la série Supernatural ! Pour obtenir ce son, papi Alice s'est donc entouré de musiciens prestigieux tels que Larry Mullen Jr batteur de U2 ou Bob Ezrin à la basse, producteur de KISS, Aerosmith ou Kansas. On y retrouve également des guests comme Billy Gibbons de ZZ Top. Les 2 derniers titres studios sont eux enregistrés par le Alice Cooper Band, plus de 40 ans après leur dernière collaboration.

L'album, conceptuel comme souvent chez Alice, raconte de petites histoires, sous forme de contes. Par exemple "Dynamite Road" parle d'un groupe qui a rencontré le diable, "Fireball" parle de la fin du monde et "Genuine American" parle d'un transgenre. Musicalement et tout en restant cohérent, on y retrouve néanmoins diverses influences. "Dead Flies" évoque un peu Jimmy Hendrix. "Fallen In Love", avec Billy Gibbons ressemble en tout point à du ZZ Top, à la sauce Alice Cooper. "Paranoiac Personnality" est un tube pop rock. Paranormal me fait penser un peu à du Ghost (même si oui je sais, Ghost est un groupe récent, qui fait du rock à l'ancienne... Mais leur influence actuelle est telle que je les ai eu en tête direct). "Rats" est du pur rock 60's, dont on sait après Hollywood Vampire qu'Alice en est fan. "The Sound of A", plus psychédélique évoque, forcément, plutôt Pink Floyd.

Un énième album (le 28ème !!), qui loin de faire tâche dans une discographie riche de pépites et d'autres albums plus dispensables plaira aux fans des débuts et constitue une introduction intéressante au son d'Alice Cooper pour les novices. Pas particulièrement original, mais vraiment cool ! Alice n'a plus rien à prouver, se fait plaisir... Et nous fait plaisir !