Epica - The Solace System

A peine un an après leur très sympathique "The Holographic Principle", la splendide rousse hollandaise est déjà de retour avec ses compères, mais pour un E.P. d'une demi-heure. Composé de chutes studios de leur dernier album, probablement retravaillées pour l'occasion, "The Solace System" n'est pas le disque sorti à la va vite entre 2 grosses sorties pour faire plus de thunes comme d'autres groupes peuvent le faire. Xandria qui par exemple nous a sorti un E.P. constitué d'à peine 2 titres réellement inédits, le reste étant des nouvelles versions d'anciens titres ou des covers d'autres groupes. Delain qui a également sorti un E.P. avec essentiellement des lives, des remix et 2 inédits qui se sont en plus retrouvés sur l'album suivant... Non pas d'arnaque ici, on a droit à 6 vrais titres studios, enregistrés avec la même rigueur qu'un album long.

Si l'on peut initialement s'interroger sur la démarche de sortir des titres qui ont été initilament considérés comme pas assez bons pour un album sur un petit disque à part, après une seule écoute, le fait que... Ben ces titres étaient bien assez bons pour figurer sur l'album ! Ils n'ont été retirés que par manque de place et ne voulant pas d'un double album trop long, le groupe a préféré les sortir à part. Peut être les trouvaient ils un peu redondants par rapport aux morceaux déjà présents. Car en effet, malgré un retravail récent, ces titres sonnent totalement comme ceux de leur prédécesseur.

Néanmoins, il faut constater une chose, il n'y a ici que des titres directs et une seule ballade. Pas de titres progs à rallonge de 15 minutes, le plus long morceau n'excédant pas 6 minutes. Pas d'intro ni d'interludes donc. Juste une collection de chansons efficaces et rapides, qui s'enchainent formidablement bien. Ce qui mine de rien pour Epica est une première, eux qui ont toujours proposé des albums conceptuels complexes. Avoir ressorti ces vieux accords pour les dépoussiérer ne semble donc pas qu'une démarche commerciale, il y a vraiment un style propre à ce mini album, plus rentre dedans qu'à l'accoutumée. Une demi-heure après tout c'est la durée de bon nombres de classiques du metal, pourtant considérés comme de vrais albums, comme le "Reign In Blood" de Slayer. Ainsi il ne faut pas considérer cette sortie comme un simple bonus entre 2 "vrais" albums, mais bien comme un nouveau disque du groupe, simplement plus court que d'habitude, car tel est son concept.

Le groupe de la belle Simone peut se targuer d'avoir sorti là un bien bel album, qui bien que plus court et plus simple et basé sur des chutes, possède sa propre identité tout en prolongeant leur prédécesseur. Curieusement, en occultant ses tics habituels (les intros, interludes, liens entre les chansons, longs breaks instrumentaux etc...) pour quelque chose de plus conventionnel, leur talent est encore plus mis en valeur. Epica ne fait cette fois pas dans la démonstration, mais dans l'efficacité. En espérant que ce petit interlude dans leur carrière soit bénéfique pour la suite de leur discographie qui bien que toujours hyper efficace s'enlise dans une dangereuse routine depuis quelque temps.