Deadfuck - #humanité

Bam ! un peu de grind/death underground made in France avec le premier album des Lyonnais de Deadfuck, une offre qui ne m'était pas permise de refuser avec "#humanité" paru en cette année pourrie de 2020 et qui fait suite a l'EP "Affliction" de 2018 ! Pour entrer dans le vif des entrailles de "#humanité" ce dernier comporte 4 titres déjà présents sur "Affliction" : "Chroma", "Schisme", "Catharsis" et "Vocifère" ("Rage" lui a été dégagé des 8 minutes de l'EP et qui ne figure donc pour sur ce premier album) mais heureusement aucune redite ne se fait sentir tant le trio a enfin pu s'offrir une production qui lui fait franchir un palier dans sa brutalité !

 

Pour ma part si "#humanité" n'avait été qu'un album bas du front pour le style j'aurai donné une fin de non recevoir et malgré un patronyme qui pourrait classer Deadfuck dans la catégorie du porngrind on est bien plus proche de la powerviolence d'un Nasum ou d'un Nails et du groove/rock 'n' roll des regrettés défunts fracassés du bulbe qu'étaient les Australiens de Blood Duster, le tout noyé dans un mare de grunts, de borogymes et de cris de porcins qui restent la pour le coup dans le plus pur porngrind (autant prévenir qu'il faudra se lever de bon matin pour arriver a caler les jolis textes en Francais du livret avec les vociférations de Diégo !).

 

Je ne trouve pas utile d'extraire en exemples certains titres de "#humanité" pour mettre en évidence les différentes facettes de la brutalité de Deadfuck, sa science du riff chirurgical, du groove et du blastbeat nucléaire étant distillée au sein de chaque piste, mais je retiens pour ma part les grosses mandales que sont "Parasite", les frondeurs "Catharsis" et "Chimére" et l'ultra brutal "Hypocrisie". Bien entendu qui jacte grindcore veut forcement dire conscience politique, humaniste et écologique ("Fracture")...des thèmes que l'on retrouve la aussi forcement chez Deadfuck, mais aussi au sujet des déviances au sein de la religion (l'intro de "Innoncence" met salement mal a l'aise). Heureusement Deadfuck n'en oublie pas un poils de gaudriole avec un "Obscéne" accompagné de son intro et son outro bien connue de fans de nanars !

 

"#humanité" est donc un album que je ne recommande pas seulement aux fans de grindcore mais plus largement aussi aux amateurs de brutal death a la Benighted, l'abattage instrumental du guitariste/bassiste Chris et du batteur Antoine fait de ce premier album une belle pièce de choix pour les fans du genre. Un bagage technique qui permet de ne pas décrocher de ses presque seulement 22 minutes (a part les 3 minutes d'"Innocence" les titres entre 1 et 2 minutes sont largement au compteur). Comme la formule le veut dans ce genre de cas : un gros potentiel pour Deadfuck que je vais garder dans mon radar de l'extrême.