Evidence

Si il y a un film qui a apporté un nouveau visage à l’horreur, ce fut Le Projet Blair Witch. Même si il n’est pas le premier à jouer sur la véracité des images diffusées (on peut notamment parler de Cannibal Holocaust de Ruggero Deoddato), le bouche à oreilles qui a suivi sa sortie ainsi que ses recettes mirobolantes malgré un investissement minimal a beaucoup influencé les réalisateurs de films de genre ces dernières années. Beaucoup ont tenté de reprendre le même style pour prouver leurs valeurs malgré leur manque de moyens. Evidence, réalisé par Howie Askins, fait donc partie de ces films suivant la lignée de l’œuvre de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez.

 

Pur produit de film fait avec un budget minuscule (12500 dollars), Evidence suit un groupe de 4 amis partis camper en pleine forêt. L’un d’entre eux, tournant un documentaire, va filmer tout les évènements qui vont se dérouler lorsqu’ils se font attaquer par une mystérieuse créature…

 

Il y a de ces petits films qui s’annoncent modestes mais restent assez divertissants et qui des fois vous offrent de sacrés surprises. Evidence est de ces films. Si par moments certaines scènes donnent une impression de déjà vu, il se trouve quelques scènes assez efficaces (les inscriptions sur les arbres, l’arène) pour occuper le spectateur en quête de frissons. Le tout se tient assez bien, les personnages ont souvent une raison d’avoir la caméra en main, quitte à ce que les évènements soient assez illisibles à l’écran (ceci est néanmoins un défaut de beaucoup de found footage).

 

C’est surtout dans sa dernière partie que le film arrive à être marquant. En plus de faire un peu plus longtemps la part belle à ses monstres (très bien faits pour un si petit budget), le spectacle y est bien présent. Si cela peut paraître par moment assez foutraque, on ne peut remettre en question la sincérité du réalisateur de proposer quelque chose de différent et d’assez inattendu au vu de la situation de début. Cela justifie néanmoins la vision de ce film modeste mais bourré d’ambitions.