Sweet Home

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, l’Espagne est un pays qui a offert au cinéma de genre quelques pépites avec, par exemple, les Rec, L’Orphelinat, Le Labyrinthe de Pan ou encore plus récemment The Corpse of Anna Fritz (dont vous pourrez retrouver un court avis sur notre bilan du BIFFF 2016 ). Quant à ceux qui ne le savent pas encore, ils n’ont qu’à jeter un coup d’œil à ce Sweet Home, pas aussi « sweet » que son titre semble l'indiquer.

Alicia veut offrir à son petit ami Simon un anniversaire inoubliable à peu de frais. Ils se retrouvent alors dans un appartement d’une résidence assez ancienne afin de fêter cet événement en amoureux. Malheureusement pour eux, ils assistent à un meurtre perpétré par trois hommes cagoulés. Nos tourtereaux passeront une nuit cauchemardesque.

La première séquence suivant la mort « accidentelle » d’une personne âgée annonce déjà la couleur : nous allons avoir affaire à une œuvre à l’action intensive, ce que prouverons les quatre-vingt minutes de ce long métrage. Après avoir introduit le couple de malheureux que l’on va suivre durant leurs mésaventures, Sweet Home ne fera qu’empiler sur de l’action et de la frayeur permanente dans un milieu claustrophobe utilisé à bon escient. Martinez se permet même à mi-parcours d’introduire un nouveau personnage à la férocité et la froideur particulièrement efficace (notamment lors de la mort d’un personnage survenant de manière brute dans une scène à l’émotion déjà forte). Le tout est aidé par une mise en scène extrêmement bien tenue (notamment lors d’une séquence se déroulant en basse luminosité) et des acteurs sincères (en particulier son héroïne).

Mais bien plus que d’être un film à l’action exemplaire, Sweet Home profite de son actualité particulièrement maussade de manière économique pour rajouter une toile de fond assez intéressante. En effet, les tueurs engagés le sont afin de récupérer les bâtiments pour des propriétaires en quête de revenus. Ainsi, le dernier plan montre d’une certaine manière le malheur actuel mais quotidien de certaines personnes souffrant de ce marasme financier. Cette forme de réalisme se trouve également dans les actions des personnages agissant de manière logique et cohérente à une situation accablante.

Féroce et violent, Sweet Home est un film d’action fortement recommandable profitant d’un budget évidemment bien moindre que certains films américains qui n’arrivent pas à tenir le quart de cette série B fort réjouissante. Bref, n’hésitez pas à foncer dessus sauf si vous ne vous sentez pas à l’aise dans votre foyer…