Blanche Neige Et Le Chasseur

Depuis le Alice Au Pays Des Merveilles de Tim Burton, les producteurs se sont lancés dans la relecture des contes de notre enfance afin de les dépoussiérer un peu (et aussi parce que Hollywood est en manque total d'idées). C'est le cas cette année avec 2 films consacrés à Blanche Neige, l'un réalisé par Tarsem Singh (The Cell, The Fall, Les Immortels) et l'un par Rupert Sanders qui signe ici son premier long métrage. Si le premier était kitsch, les paillettes et l'humour cul cul la praline, le deuxième tire un peu mieux son épingle du jeu.

Dans une réécriture du conte des frères Grimm, le chasseur supposé tuer Blanche-Neige dans les bois devient son protecteur et son mentor afin de monter une armée pour reconquérir le royaume, et libérer le peuple du joug de l'impitoyable Reine Ravenna.

Dès la première bande annonce, on sentait l'envie du réalisateur d'amener une certaine patte visuelle au film, de lui donner une certaine maturité ainsi qu'un univers bien plus sombre qu'auparavant. Il est certain que vous pouvez oublier d'emblée la Blanche Neige de Disney, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Cette fois, la reine n'est pas qu'une simple méchante, elle est une vraie sadique complètement folle et traumatisé par un événement précédent ce qui lui donne plus de caractère; Blanche-Neige n'est plus également la petite prude naïve qui chante pour ses amis les animaux (faut bien l'avouer: une grosse casse-couille!) mais une jeune femme apeuré, qui cherche à fuir pour au final retrouver la force et le courage qui lui manquait; et pour finir le chasseur: et bien force de reconnaître que son attitude a la "viking-style" donné par Chris Hemsworth lui donne un petit quelque chose de jouissif. On est loin du Thor qui fait du bacon avec son air neuneu, mais plus du bon guerrier sombre crado manipulant la hache pour massacrer ses adversaires ce qui est bien plus agréable à regarder.

L'univers est proche d'un Tim Burton façon Sleepy Hollow: c'est gris, sombre, désespérant mais fait avec une certaine précision surtout en ce qui concerne les costumes de la Reine où la mort l'accompagne à chaque instant, de même pour les décors et les paysages dont certains plans feront immédiatement pensés aux Seigneurs Des Anneaux au même titre que la musique qui lui apporte une note épique.

Le scénario fait preuve ingéniosité car, bien que commençant de manière fidèle au conte d'origine, celui-ci prendra un tout autre chemin au moment où le chasseur est censé tuer Blanche-Neige, comme cités plus haut il deviendra son mentor et donc l’évolution de Blanche-Neige prendra une toute nouvelle direction, qui bien que différente de l’œuvre original, semble plutôt cohérent pour quiconque acceptera cette approche scénaristique, il ira jusqu'à même briser certains codes ou clichés du genre mais ce serai révéler quelques spoils, donc silence à ce sujet !

Cela dit, le film souffre de quelques problèmes de rythme, surtout en ce qui concerne le début. En effet la première partie mettra un peu de temps avant de décoller. De plus, il est à noter que les célèbres nains (qui ne sont plus 7 mais 8) sont incarnés par de vrais acteurs à taille normales, bien que leur jeu ne soit pas un problème mais après tout de nombreux acteurs nains ont prouvé qu'ils étaient suffisamment grands par le talent pour porter un film entier sur leur épaules (Warwick Davis de Willow et Peter Dinklage de Game of Thrones en sont la preuve) ; mais ne crachons pas sur ces acteurs dont le charisme et l'énergie dégagés apportent beaucoup aux baisses de rythme du film.

En définitif, Blanche-Neige et le Chasseur est une bonne adaptation du célèbre conte. D'une grande beauté visuelle et un parti pris assumé en ce qui concerne l'histoire, le réalisateur a prouvé, avec un certain talent, qu'il a pu s'approprier une œuvre qui nécessitait de grandir. Pour mieux résumer : il est parfait..............pour mieux nous faire attendre Bilbo Le Hobbit !