Démons

Comme toujours au pays de l’horreur pop corn, les Italiens nous ont bombardés de films plus (La Maison Près du Cimetière) ou moins (La Malédiction du Pharaon) réussis… Et parmi cet océan de bisserie aux vastes fonds, Nous avons repêché deux belles prises, issues d’un réalisateur bien connu : Bava (non, pas Mario, Lamberto). Acclamons deux petits films rigolos : Demons 1 et 2. Deux purs divertissements horrorifiques, qui ne cherchent rien d’autre que faire plaisir au spectateur (on notera la présence de Dario Argento dans l’élaboration du script) pendant une heure et demi complète. Même au cinéma, vous ne serez pas épargnés…

Quel plaisir que de voir tout l’amour d’un bisseux s’exprimer dans une bande horrorifique plutôt jouissive. Dès le départ, le charme du cinéma italien opère, et on se laisse porter par une histoire intrigante de cinéma ouvrant ses portes au grand public. Présentation des personnages principaux, puis c’est parti, on lance le film. Et ce qui est jubilatoire, c’est que le film se passe dans un cinéma étrange, limite maudit. Je l’ai regardé en projection, et ça vous plonge tout de suite dans l’ambiance. Un invité se blesse d’abord avec un masque étrange. Plus tard, pendant la projection, le même masque apparaît dans le film projeté, et transforme ceux qui se blessent avec en démons féroces. Les mêmes évènements arrivent en parallèle dans la salle, et ni une ni deux, on se retrouve avec des tas de spectateurs possédés qui font tout pour massacrer les vivants. On vire au survival fantastique en groupe, et ça devient très divertissant car nous suivons  en parallèle les différents personnages du film, qui essayent toutes différentes idées pour sortir du cinéma ou stopper le phénomène.

En clair, de bons arguments de série B où on ne s’ennuie pas un instant, malgré quelques incohérences. Mais on s’en fout, des incohérences. C’est le caractère décontract du récit, la bande de racaille droguée qui planque sa came dans une cannette, le gore outrancier que chaque démon engendre (sur lui et ses victimes). Vraiment, on s’amuse de voir survivre assez peu de monde. En revanche, le final vire un peu sur le grand guignol avec la sortie des possédés du cinéma (dont toutes les issues avaient été condamnées) et plus tard de nos héros suite à la chute d’un hélicoptère dans la salle (si si, carrément !). Bref, ça se termine en apocalypse bordélique comme le ciné fauché peut nous en offrir, et on se surprend à avoir aimé alors qu’il n’y avait pas grand-chose à proposer à la base. On sera en revanche ravi de voir que les symboles religieux lourdingues ne servent ici à rien, il n’y a qu’avec de bonnes décisions qu’on parvient à s’en sortir. Un vrai film bis !