Pierre-Jean de LOKURAH pour la sortie de "DISTORTED TRUTH"
Peux tu nous présenter le groupe ?
Pierre-Jean (guitare) : On s'est créé en 2003 quand je venais d'arriver sur Paris. On a sorti un premier E.P. 3 titres en 2005, mixé par Mobo au Concrete Studio à Bordeaux. Dans la foulée, on a enregistré le premier album en 2006, il est sorti en 2008. Pas mal de changements de line up, ça nous a fait perdre du temps à chaque fois. Deuxième album avec un nouveau chanteur en 2012. Il y a eu une évolution, on est parti d'un metal hardcore avec des influences death à quelque chose d'un peu plus thrash, avec des touches de metalcore à la Killswitch Engage. Puis on a re perdu du temps à cause du line up instable. D'où les 10 ans avant le troisième album. Ce qui me fait bizarre car j'ai jamais arrêté de composer ! On avait collaboré en 2016/2017 avec une chanteuse, mais ça s'est arrêté. Et j'ai commencé à travailler en 2018 avec Alexandre qui est sur l'album. On a fait beaucoup de demos et de mise en place, des paroles etc... On a réussi à se mettre d'accord sur une évolution que je trouvais intéressante pour ce 3ème album. Chacun a son histoire, tout le monde ne peut pas sortir un album tous les 2 ou 3 ans et c'est pas grave tant que le résultat est là !
Quelle est la différence entre ce nouvel album et les 2 précédents ?
Cet album est mieux préparé. Ma manière de composer a évolué, donc on a pu mieux faire des choses que si on l'avait fait quelques années plus tôt. Le mix du studio Fredman avec qui j'ai travaillé est très différent de ceux de Mobo, même si j'aime ce qu'il a fait.
Qu'est ce qui fait que vous avez eu ces moyens pour cet album ?
Dès 2013, j'avais écrit au studio Fredman dont je suis fan. J'avais même déjà négocié le tarif. Je me suis demandé quel accueil on aurait quand je suis revenu le voir des années après. Mais ça a été très bon. Ca s'est fait simplement. On est indépendants, on paye nous même. On est pas parti 2 mois en Suède. On a travaillé à distance grace à la technologie actuelle. Le mix s'est fait sur 6 jours, c'est rapide. Concernant la pochette, Stan est un vieil ami à moi, on s'était déjà croisé dans des concerts d'amis communs sur Clermont Ferrand. Il a fait nos artworks dès le 1er E.P. en 2005. On est d'abord amis, même si c'est un grand professionnel, je suis ravi qu'il ait cette réputation.
Parmi vos influences, vous citez Fear Factory, Machine Head et Hatebreed. Je rajouterais aussi Biohazard, et aussi j'ai l'impression que vous êtes aussi très influencés par KoRn ! Notamment le chant.
Je te remercie, ça prouve que tu as écouté l'album. On l'a pas indiqué officiellement, mais je pense qu'on écoute tous KoRn dans le groupe, je suis fan depuis assez longtemps. Je trouve leur évolution fantastique. Ils sont plus calibrés maintenant. Je pense que ton parallèle vient du fait que je suis accordé plus grave, en La. Quand tu as un gros powerchord dans cette tonalité, forcément ça rappelle KoRn. Et c'est un compliment pour le chant !
Peux tu nous présenter l'univers de Lokurah ?
On a nos propres influences musicales, mais certaines sont communes. Notre chanteur adore Devin Townsend. On peut être influencés par des choses fictionnelles, ou des problématiques de gens de l'entourage d'Alexandre. J'ai aussi écrit sur la mauvaise influence de la religion dans "Faith vs Reason", qu'on a coécrit. Ca peut être tout et n'importe quoi, on a pas de barrière sur les thèmes à aborder.
C'est Alexandre qui fait le chant clair et le chant saturé ?
Il a bien travaillé là dessus. C'est récent dans l'histoire du groupe qu'on intègre du chant clair, on en a mis dès les premiers singles avec ce nouveau visuel du groupe, mais y'en a pas dans chaque chanson. Dans les démos, au départ, je mettais ça dans un dossier "4ème album". Mais on s'est dit qu'il faudrait des années avant de les sortir, donc autant les finaliser là, mais toujours avec des gros riffs !
Vous travaillez avec Crimson Productions. Je n'en ai jamais entendu parler, tu nous les présente ?
C'est un jeune label créé par Victor Jean et par Mike. Ils organisent tous les 2 le festival Lyon Metal. Mike est le chanteur de Destinity, groupe de death mélodique qui s'est reformé il y a quelques années. A ce moment là il a décidé de monter sa propre structure. Ce qui a matché, c'est la connexion "suédoise". Même si on a une touche plus Américaine dans les riffs et le chant. J'espère qu'ils vont garder cette ligne éditoriale.
Des projets à venir ?
Priorité concerts ! Sortie de l'album. Ensuite, une cover qu'on garde pour ceux qui commandent l'album. C'est une cover d'un groupe de hardcore mélodique punk rock. Ca sortira ensuite en streaming officiellement.
Tu as l'air très influencé par la scène US 90's. Ca te tient à coeur ?
Oui, mais pas que moi. J'ai participé y'a quelques jours sur un podcast sur un ampli utilisé par Machine Head et qu'on utilise aussi, y'a une vraie connexion. Je joue sur une guitare Ibanez. J'ai aussi une signature de Dino Cazares de Fear Factory. Je suis un peu fanboy assumé !
Un mot pour la fin ?
Je te remercie d'avoir pris le temps d'écouter l'album et pris le temps de trouver des influences auxquelles je n'avais pas pensé, tu tapes juste !