Abbath - Abbath
Ayant perdu les droits d'Immortal, Abbath le leader historique et non moins charismatique de la formation black de Bergen décide de faire cavalier seul et de monter son propre projet qui portera sobrement le nom d'Abbath, histoire que l'on sache tout de suite de qui vient l'idée. Quand je dis faire cavalier seul c'est bien entendu une image car le Monsieur s'est évidemment bien entouré pour l'occasion et l'on retrouve des noms familiers au sein du line-up. Kevin Foley le batteur de Benighted ayant officié avec de nombreux autres groupes de renom sera derrière les fûts pour Abbath mais quittera par la suite la formation. King OvHell (Gorgoroth/OvHell) vient aussi grandir les rangs et occupe bien évidement le poste de bassiste.
Il va falloir mettre les choses au clair tout de suite car avec ce que l'on peut lire ça et là, il y a de quoi avoir de sérieux doutes. Non nous n'allons pas chroniquer un album d'Immortal et oui le disque sera différent de ce à quoi nous avons pu être habitués et il doit être écouté et respecté en tant qu'album d'Abbath que l'on aime ou que l'on déteste. Bien évidement la comparaison entre les deux groupes est inévitable cependant nous essayerons un maximum de rester objectif et de voir ce disque comme il nous est présenté.
L'album débute donc sur "To War!", qui donne le ton direct avec un bon petit riff d'introduction assez simple mais très efficace, et personnellement j'adhère totalement même si effectivement de primes abords cela sonne moins brutal. Le riff est bien construit et donne un bon petit coté groovy pour un son bien heavy appuyé d'une batterie plutôt sage et dépourvue de blast beats et une basse toujours aussi bien travaillée. On en attendait pas moins avec King et Abbath qui rappelons le à débuté en tant que bassiste pour Old Funeral. Ce coté un peut "dans la retenue" dégage une atmosphère très rock'n'roll avec un petit solo sans prétention (mais tout a fait dans le thème), quelques coups de floyd par ci par la et un chant toujours aussi bon on est sur un titre black'n'roll qui tabasse bien.
"Winterbane" renoue un peut avec les origines extrêmes du frontman sans toutefois atteindre le niveau de brutalité connu. Ici on alterne frénésie et mid tempo pour jouer avec les sentiments de l'auditeur et on mise sur un riff répétitif (mais pas dégoûtant) qui renforce le caractère oppressant de ce style. Encore une fois la basse est bien appuyé, grasse et omniprésente ce qui ravira vos cages à miel. Abbath n'est pas avare en ce qui concerne la qualité, la variété et la durée des morceaux (du moins c'est l'impression des premiers morceaux) même si en terme de durée pure on est un cran en dessous de ce qu'il à su nous proposer par le passé. Rappelons le ce disque est à prendre comme le premier d'Abbath et ne devra être comparé qu'à son successeur si toutefois il y en à un.
L'heure n'est cependant pas aux pronostics sur la carrière du blackeux et on enchaine directement avec "Ashes Of The Damned" qui démarre sur une courte intro très mélodique avant un tabassage en règle signé Creature. Ce morceau pourrait être une tuerie sans nom si seulement on avait pas rajouté d'effets. Dommage car c'était vraiment bien parti pour être LE titre de la galette. Enfin bref certains aimeront et d'autres hurleront. Je préfère enchainer la suite du disque et apprécier la qualité de production et les gros riffs de "Count The Dead". Encore un putain de titre groovy as fuck et bien travaillé. On le dit fatigué et en perte de régime mais je trouve qu'il en a encore sous le pieds le salaud et le duo Abbath/King OvHell semble fonctionner parfaitement. Espérons que cela dur pour notre plus grand plaisir. Un peut de blasts pour la suite avec "Fenrir Hunts", ca manquait jusqu'ici mais en même temps ce genre de choses si on en abuse, l'overdose arrive vite.
Pour conclure le disque s'écoute franchement bien, c'est bien travaillé, brutal mais pas trop, groovy mais pas trop , bien produit et surtout c'est SON disque. Kevin Foley disait qu'il était fier de son travail sur cet album et je pense sincèrement que même si ce ne sera pas le disque de l'année, tous peuvent être fiers car avec une carrière comme celle d'Immortal et de leurs anciens groupes respectifs, on revient de loin et s'imposer ne sera pas facile. Je ne suis pas un grand fan de black et pourtant je me laisse apprécier cet album aussi je le conseil vivement à ceux qui savent apprécier la musique sans forcément toujours le comparé à "l'avant".