Possessed - Revelations Of Oblivion
Il aura fallu quasiment 33ans entre celle nouvelle offrande de Possessed et sa dernière production studio, soit l'EP "The Eyes Of Horror" en 1987, mais les fans et l'histoire n'auront jamais oublié le combo qui aura inventé le death metal avec "Seven Churches" en 1985, soit avant même que l'iconique Death n'enfonce le clou avec son féroce "Scream Bloody Gore" en 1987. Une circonstance dramatique suite a une fusillade aura laissé son chanteur/bassiste Jeff Becerra paraplégique, tuant dans l’œuf ... une carrière qui aurait pu voir le groupe se saborder par lui même.
Après le choc que fut "Seven Churches" en instaurant un metal que seul Bathory aura réussi a l'époque a rendre aussi extrême, Possessed aura eu le choix assez peu judicieux de rentrer dans le rang en prenant le train du thrash en marche avec "Beyond The Gates" en 1986 et délaissant donc ses riffs et vocaux tout droit issus des enfers pour un style bien plus convenu. Le groupe aura essayé de faire machine arrière avec "The Eyes Of Horror" mais sans délaisser ses accoutumances thrashisantes et la flamme du metal aura fini par s'estomper en 1989 juste avant le drame qui aura touché son vocaliste. Les espoirs s'envoleront définitivement encore plus lorsque le guitariste Larry Lalonde fini par réapparaître au sein de Primus, troquant donc le metal extrême pour un jeu de guitare plus proche de la polka que la déferlante death metallique qui régnait alors.
Et c'est en se disant qu'il fallait faire fit du destin que Jeff Beccara se produira sur scène en chaise roulante avec un nouveau line-up en 2007 et 2012, refaisant naître toutes les spéculations sur un nouvel album studio. Les vœux ardents se seront fait entendre en 2017 lorsque le groupe annoncera débuter l'écriture d'un nouvel opus qui nous arrive donc en cette année 2019 ! Posseded ayant a nouveau foulé la scène pour raviver ses grandes heures en tant que pionner du death "Revelations Of Oblivion" ne pouvait que revenir a un metal des plus violent, mais l'on était loin de s'attendre a une telle déferlante. Pour ce nouvel album Beccara se voit entouré d'un line-up absolument mortel dont les guitaristes Daniel Gonzalez et Claudeous Creamer et le batteur Emilio Márquez sont absolument déchaînés dés l'entame de "No More Room In Hell" lançant "Revelations Of Oblivion" tel une torpille dans la face du fan pour quasiment 1h de metal intense ou les riffs sont des plus inventifs, les soli pleuvent a foison et la batterie roule des fûts quasi non stop. Quant a Beccara, même si son timbre est loin d’être aussi caverneux que lors des grandes heures on reste stupéfait par la puissance de ses éructations proche d'un Chuck Schuldiner ressuscité, ce qui laisse sur le cul pour une personne en chaise roulante, et dévoilant même un chant d'une fluidité assez étonnante qui atteint son paroxysme avec "Shadowcult".
La cuvé 2019 de Possessed pourrait largement être qualifiée de bien plus brutale qu'a ses débuts, grace donc a ses deux nouveaux guitaristes qui arrivent a faire s'abbatrent encore plus de soli que la paire Rocky George et Mike Clark de Suicidal Tendencies des 90's faisant passer Slayer pour des apprentis dans le déluge de note, couplé a un riffing insensé entre pulvérisation death metal et thrashcore Possessed ne s'octroi que de rares moments ou celui-ci enclenche le frein a main, mais lorsque le groupe se prend a mélanger lourdeur et accélération fulgurante les Américains atomisent tout avec un titre comme "Demon". Le groupe retrouve donc également son image satanique et occulte, mais aussi plus que jamais avec l'influence de Venom que l'on sent volontairement mise en avant ridiculisant de ce fait les pionniers du black metal et en donnant une version du groupe qui aurait muté en un démon surpuissant ("Démon", "Damned").
Toute dithyrambique que soit mon avis sur "Revelations Of Oblivion" sa force en fait aussi sa faiblesse, le tempo pied au plancher de bout en bout tend a faire retomber un peu la frénésie de l'auditeur qui sera dira que 9 titres auront été parfaits pour la durée du disque, mais heureusement le savoir faire de ce line-up sait relancer la machine avec le riff bien ou la petite ambiance bien placée pour faire retrouver toute l'attention et lui permettant de ne pas faire faire baisser la note finale de son appréciation, d'autant plus que le décharnement de riffs est encore plus appréciable au casque pour un des courses sur le manches et soli déments.
Ce nouvel album de Possessed surprend donc avec sa virulence inattendue que l'ont aurait cru impensable pour un groupe qui revient d'aussi loin et que l'on peut affirmer littéralement parti avec un lourd handicap, alignant avec brio des compos qui font autant mouche sur skeud et qui ne pourront qu’être mortelles en live. Les fans de Possessed peuvent donc se ruer comme des damnés sur ce "Revelations Of Oblivion" hypnotisant qui mériterait déjà d’être aussi culte que "Seven Churches".