Herrschaft - Le Festin Du Lion
Eh bien on l'aura attendu ce nouvel album des Français d'Herrschaft, 6 années s’étant écoulées depuis les "12 Vertiges" en 2013, et dans une abondance de groupes l'oublie peu se faire vite oublier et un retour sur le devant de la scène pourrait s’avérer assez difficile.
Bon déjà Herrschaft part du bon pied avec "Le Festin Du Lion", véritable 3eme album du groupe et nouvelle réussite dans sa discographie. Si Herrschaft a débuté avec un metal indus assez générique mais pétri de talent, c'est avec les "Les 12 Vertiges" que le groupe s'est mis a travailler davantage sa musique et ses sonorités et faisant cohabiter a 50/50 l'humain et la machine. Le profane pourra être rebuté de prime abord par un metal indus qui ne donne pas la forme la plus dancefloor du style, variant ses rythmes et structures au sein d'un même titre, "Le Festin Du Lion" nécessitera de ce fait de plusieurs écoutes avant d’être réellement intégré par l'auditeur (mais les fans y seront déjà préparés).
Si l'on retire d’emblée un "New Wolrd Order" bien peu original et qui casse même de façon minime le rythme de l'album, "Le Festin Du Lion" nous rassasie de compositions tout autant différentes les unes des autres dans leur grande majorité tout en gardant une cohérence globale. Si "Technosatan" et "Behind The Smokes Screen" sauront déchaîner les dancefloor de façon plus classique, "Stray Dog" et l’agressif "Burn It Out" se parent d'une couche épique qui n'est pas s'en rappeler le "Liebe Ist Für Alle Da" de Rammstein (l'influences des riffs est aussi bien palpable). Parmi les morceaux les plus accrocheurs on retiendra le gros single qu'est "How Real Men Do" et ses breaks proches du dubstep, le morceau titre "Le Festin Du Lion" (seul titre en Francais de l'album) et le parfait mélange de violence et accessibilité qu'est "The Great Fire". Si les fans du metal indus de la première heure chercherons un titre plus martial, celui-ci leur est jeté en pâture avec "The White Russian" que l'on croirait tout droit issu des chutes studio d'un album de The Kovenant.
Dans l'envie de proposer un album allant dans le sens de la diversité, Herrschaft nous offre une petite bombe avec un "Hate Me" exempte de toute guitare et orienté synthpop/new wave qui dévoile un nouveau visage de la formation absolument accrocheur. On imagine mal Herrschaft proposer un album intégrale dans cet optique, mais un mix avec son savoir faire en terme de metal indus pourrait fortement intriguer.
Herrschaft contrairement a bon nombre de formation du style ne cherche donc pas l'accroche direct et la facilité de ses titres, ce qui nécessitera comme précise plus haut plusieurs écoutes pour en saisir toute la substance et se familiariser avec son format de composition, mais pour qui se donnera la peine d’adhérer a la démarche du groupe aura ajouté dans un sa discographie du style un album passionnant. On a hâte maintenant de découvrir comment tout cela prendra forme sur scène et l'on suppliera Herrschaft de ne plus laisser de temps entre deux sorties, autant pour sa survie que pour leur permettre d'enfin accéder a la renommé qui les attend.