Ad Infinitum - Abyss
Apparu durant le début de l'ère Covid, le combo suisse Ad Infinitum en est déjà à son quatrième opus ! Et sa charismatique chanteuse Mélissa Bonny ne chôme pas puisqu'entre les différents opus du groupe, elle a trouvé le moyen d'avoir 2 sides projects : Malefistum et The Dark Side of The Moon, sans parler de ces innombrables guests. Elle a bien dû enregistrer l'équivalent d'un album en nombre de chansons où elle est en featuring.
A l'instar d'un Rhapsody of Fire, la discographie d'Ad Infinitum se présente donc sous forme de chapitres. Les 3 premiers albums formaient une trilogie, et avec "Abyss", ils entament une second cycle de 3 disques. Et histoire de prouver que ce n'est pas qu'un simple gimmick, nouveau cycle signifie donc évidemment changement de style ! Bon rassurez-vous, ils n'ont pas zouk, mais on n'est plus tout à fait sur le metal symphonique des précédents opus. Plus épurés, les morceaux se veulent également plus pop et electro.
Des titres comme "My Halo" ou "Follow Me Down" dénotent de cette volonté de s'éloigner du grandiloquent. Aux premières écoutes, j'avoue même avoir été dérouté. J'aimais vraiment leur côté symphonique, trouvant qu'ils étaient le digne remplaçant de Nightwish qui n'est plus que l'ombre de lui même et de Within Temptation qui a viré rock electro. Et justement, ce virage est assez similaire ici, "Euphoria" virant carrément pop rock. On a donc des morceaux accessibles, plutôt efficaces, mais trop prévisibles et radio friendly.
Soyons clairs, cet album va diviser. Certains apprécieront cette ouverture d'esprit et d'autres regretteront amèrement la disparition des éléments qui les avaient fait accrocher au groupe à la base. Les riffs sont plus en retrait, les orchestrations quasi absentes. Heureusement, il reste un élément qui lui n'a pas changé : Mélissa ! Je ne cesse de chanter ses louanges à chaque chronique d'un de ses projets, elle fait encore une fois des merveilles. Toujours autant capable d'alterner la douceur d'une diva féérique avec la brutalité de growls démoniaques du plus bel effet, elle me fait penser à une version améliorée d'Alissa White-Gluz ! J'irais même jusqu'à dire qu'elle s'est encore amélioré depuis les premiers albums. Peut être aussi que l'avantage de leur changement de style est de lui permettre de pouvoir encore d'avantage s'exprimer vocalement ?
Si "Abyss" n'est pas forcément l'album que j'aurais souhaité après leur trilogie "Monarchy", "Legacy" et "Downfall", Ad Infinitum prend néanmoins le risque de ne pas se reposer sur ses lauriers et de sortir des sentiers battus. Libre à chacun d'adhérer ou pas au parti pris artistique, pour ma part je resterais d'avantage sur les anciens disques, mais au moins, ils font ce qu'ils aiment au mépris des conventions ! Toujours sublimé par la voix hallucinante de sa vocaliste, ce disque reste néanmoins très efficace et un véritable bonheur vocal qui compense en partie l'aspect moins métallique et grandiloquent.