Arctis - Arctis
Amaranthe a de la concurrence ! Avec ce premier opus, les finlandais d'Arctis nous délivrent une galette de pop metal super catchy qui fera fuir les true metalheadz. Adeptes de Burzum, fuyez ! Pour moi qui ait dans ma discothèque aussi bien du brutal death que de la K-Pop, c'est en revanche le genre de CD qui me plaît ! Mais, entre les intentions et le résultat, il y a parfois de la marge et bien des groupes se sont cassé les dents à mélanger la pop et le metal.
Déjà signé chez Napalm Records dès leur premier album, on peut se douter que les finlandais ne sont pas des débutants. Bien qu'ayant écouté cet album sans me renseigner sur quoi que ce soit, ça m'a sauté aux oreilles. Pas tant par la prod, évidemment très propre, mais par la qualité des compos. Le groupe s'appelait Nighon et jouait une musique plus sombre et "true". Donc ils ont déjà du bagage. De plus, bien que finlandais, plusieurs des membres ont des origines suédoises, faisant d'eux des outsiders au sein de la scène locale et expliquant leur affection pour la pop suédoise, et son itération plus connue, l'eurodance.
Arctis se compose donc d'Alva Sandström au chant, Michael Mikander et Björn Johansson aux guitares, Mats Ödahl à la basse, et Mika Paananen derrière les fûts. Leur jeu étant basé sur un spectre allant du pop rock, style les Beatles (grosse référence à "Lucy in the Sky with Diamonds". Le chant lui évoquera à la fois des groupes similaires comme Edge of Paradise ou Delain que des plus symphos comme "Ad Infinitum". Des influences nombreuses qui s'entendent, mais sans virer au plagiat. On est plutôt sur un bon début de carrière !
Mixé par Stefan Glaumann (Rammstein, Samael, Apocalyptica, Within Temptation...) et masterisé par l'ingénieur Svante Forsbäck (Rammstein, Amberian Dawn, Amorphis, Delain, Dark Sarah, Sonata Arctica...), "Arctis" nous dévoile un espace sonore parfaitement rempli et bien exploité, nécessitant une écoute au casque pour en capter toutes les richesses. Les sonorités allant du brit rock à l'EDM, superposées par des couches de power metal demandent en effet plus d'une écoute, pourquoi pas en se focalisant chaque fois sur une piste sonore différente.
L'album offre donc une succession de tubes comme "I'll Give You Hell", "Tell Me Why", "Fire" et "When the Lights Go Out" où les riffs acérés et puissants s'enchaînent sans temps morts. On a droit à une reprise d'un groupe de pop rock suédois également "Bimbo", de Lambretta. J'ai été écouter l'originale, n'ayant jamais entendu parler de ce groupe, et la version métallisée de ce titre, semblable à ce qu'on a l'habitude d'entendre sur RTL2, est tout à fait sympathique, mais aura moins d'impact chez nous, où ne connait pas trop ce groupe. On a bien sûr droit à quelques mid-tempos comme "Remedy" et "WWM" et à l'inévitable ballade avec "Frozen Swan" qui rappelle "See Me In Shadow" de "Delain".
Ne souffrant quasiment pas de temps mort, ni d'aucune faute de goût, ce premier opus d'Arctis est une belle réussite pour peu qu'on ne soit pas allergique à la pop. En fait leur seul "défaut" pour le moment est l'absence de prise de risque, ni d'originalité. Ils ont mélangé tout ce qu'ils aimaient et le font bien, mais n'ont pas encore la "Arctis Touch" qui les démarquera de la concurrence. Néanmoins, c'est très prometteur, vivement la suite !