
[TEST BLU-RAY] Ouija - Les Origines
Ah, Ouija... Voilà l'exemple même du film d'horreur créé uniquement pour faire peur à des gamins de douze ans n'ayant jamais vu un film d'horreur de leur vie et hurlant de peur devant n'importe quel jump scare moisi en lâchant un « sa fè tro peure lol ». Il y avait donc de quoi avoir réellement peur lorsque, suite à ses bonnes recettes, une préquelle fut mise en marche. C'est là qu'est arrivée une lueur d'espoir : la présence derrière la caméra de Mike Flanagan, derrière les très bons Oculus, Before I Wake et Hush. Se peut-il que l'on ait droit à une préquelle supérieure au film original ?
La réponse est un grand OUI ! Mike Flanagan transforme ce qui s'annonçait comme l'une des œuvres les plus évitables qui soit en bon film d'horreur modeste et jouant sur un côté old school des plus sympathiques. N'hésitant pas à rajouter des imperfections à l'image pour lui donner une touche classique (notamment les « trous de cigarette » sur le côté droit en haut de l'écran), Flanagan tisse une origin story des plus intéressantes. Suivant une mère et ses deux filles, Ouija : Les Origines s'ouvre sur une séance de spiritisme rapidement démystifiée. Belle introduction pour introduire efficacement cette famille baignée dans l'occulte mais où le talent divinatoire a passé une génération.
Le restant du métrage est de même qualité, avec cette touche rétro fort attachante. La construction des personnages marche correctement, les interprétations sont sobres (à noter la jeune Lulu Wilson, terrifiante à souhait) et le scénario arrive à être subtil et inquiétant. Bref, tout ce qui n'allait pas dans le premier film fonctionne du tonnerre. Et encore, on ne parle même pas de la mise en scène de Flanagan, plus classique et moins mobile qu'un James Wan (Insidious, The Conjuring), mais tout aussi efficace.
Certaines personnes n'iront pas en salles voir Ouija : Les Origines au vu de son désastreux prédécesseur. Voilà qui est fort dommage car, sans être un chef d'œuvre du cinéma horrifique, cette préquelle fonctionne assez pour offrir la peur requise sans être lourdingue et semblable à toutes ces productions destinées aux moins de quinze ans. De plus, ce film appuie le talent de Flanagan dans le cinéma de genre et confirme qu'il est un réalisateur à suivre de très près...
TECHNIQUE ET BONUS
Des couleurs chaudes pour ancrer le film dans les années 60 qui pour le coup empêche ce BR de se doter du piqué et de la profondeur du format, mais le widscreen permet de profiter de tous les détails de la reconstitution d’époque, qui par moment pourra faire écho aux penchants sixities de Tim Burton.
Pour le son on reste dans le classique, avec ambiances calmes et grosses envolées pour les jumpscares ou les basses du DTS-HD et DTS remplirons leurs offices en faisant vrombir le home cinéma lors des attaques surnaturelles.
Au final le BR de Ouija Les Origines ne se veut pas être au top de la technique préférant rendre hommages aux films d’horreur des années 60/70 par son traitement visuel.
Quant au bonus on retrouvera 16 minutes de scènes coupées, développant quelque peu certains passages qui auraient pu en alourdir le récit. Le making-of promotionnel de 4 minutes permet de justifier la passion du cinéma de genre pour le réalisateur Mike Flanagan et d’en savoir plus sur ses intentions artistiques et celle du producteur Jason Blum. La Maison de l’Horreur nous en apprendra plus sur l’histoire de la demeure des protagonistes pendant 4 minutes. De nouveau 4 minutes pour revenir sur le personnage de Doris et sa jeune et talentueuse interprète Lulu Wilson. En final le commentaire audio de Mike Flanagan.