Days Gone
Présenté lors de l’E3 2016, Days Gone avait fait sensation avec ses hordes de zombies dopés à l’ecstasy, son monde ouvert vivant et son protagoniste bien badass. Deacon St. John un biker chevronné et membre des Mongrels, M.C de Farewell, petite ville du nord-ouest américain. Il parcourt le monde apocalyptique avec son acolyte Boozer, lui aussi membre du M.C. sur sa moto après une pandémie ayant ravagé la population et laissé place au freakers, sorte de zombie très très hargneux.
Les deux comparses survivent en s’adonnant à des activités pas très catholiques, chasseur de primes, dézingueurs de freakers et autres joyeusetés, rendant service à l’occasion à différents chefs de camps de survivants disséminés dans la région. Les deux amis ont tout perdus, femmes, familles, amis etc… et tentent de s’accrocher à ce qu’il leur reste et de trouver une raison de survivre. C’est vrai que cela ne nous est pas arrivé et ne nous arrivera probablement jamais (quoique) mais dans ce contexte… qu’est ce qui nous donnerais la force et l’envie de s’accrocher ? Je veux dire, quand on a tout perdu, tout, que le chaos est répandu, le danger quotidien et la survie difficile, pouvoir manger à sa faim, se laver avec de l’eau chaude tout à disparu, que reste-t-il ? L’espoir ? C’est dans ce contexte que le jeu prend place.
Autant le dire tout de suite, le jeu est un pur produit destiné aux joueurs solos avec un accent prononcé sur la narration. Il faut dire qu’avec ce type de scénario, il y a de quoi faire et même si c’est du vu et revu, les scénaristes on fait fort en nous concoctant une intrigue intéressante et palpitante avec ce que l’on est en droit d’attendre dans ce genre d’univers, des moments forts, des moments de doute, des moments de stress intense (merci les hordes), il n’y a pas à chier, c’est du grand art.
Je vais être honnête avec vous, je traverse une phase de lassitude, que ce soit au niveau des jeux, de la musique et surtout du cinéma, la faute surement à la prise d’âge ou autre chose je n’en sais rien à vrai dire. J’ai vraiment l’impression que tout est pompé sur autre chose, on réchauffe les recettes qui ont fonctionnées, les groupes se copient les uns les autres et c’est à mon sens aussi pour ça que les groupes pionniers reviennent sur le devant de la scène car les nouvelles formations on la fâcheuse tendance à faire du déjà connu mais en moins bien. Les films c’est du super héros à la pelle on ne voit plus que ça et les jeux c’est du remaster à foison, ça en devient ridicule. Du coup j’étais très chaud pour Days Gone mais sur la réserve quand même car je m’attendais tout au plus à un bon jeu de zombies avec une inspiration The Last Of Us, Sons Of Anarchy, The Walkig Dead et World War Z (un bon mélange quoi), mais je n’étais pas prêt pour une histoire aussi prenante, aussi rythmée et aussi cool. Pour vous dire, le moindre dialogue à son importance dans le jeu, que ce soit dans la quête principale (évidemment) mais aussi dans les secondaires, les dialogues avec les pnj, les appels de camps sur la moto, tout est très bien scénarisé et on attends avec impatience les dialogues pour en apprendre toujours plus.
Coté gameplay, le jeu se déroule en vue TPS avec des fonctionnalités très proche de The Last Of Us, comme le menu circulaire sur la touche L1 ou l’on peut sélectionner notre équipement et crafter le nécessaire à la survie. Les phases d’infiltrations avec la concentration de Deacon n’est pas non plus sans rappeler celle de Joel et la direction artistique générale du titre avec des couleurs sombres et ternes pour l’ambiance post apocalyptique. Le monde ouvert est lui riche et très varié. Un monde bien vivant avec des animaux sauvages ayant repris leurs droits, des plantes à récolter, de somptueux panoramas. Mais aussi un monde mort ou les paysages bucoliques on cédés place à la désolation, ou les animaux sont infectés et courent aussi vite que vous roulez a moto, les morts ayant remplacés les vivants que vous pisterez en suivants les traces de merdes qu’ils laissent sur leur passage et ou les hordes vous mettrons une pression constante. Mais les dangers ne viennent pas non plus que des freakers, comme tout bon post apo qui se respecte, les ennemis humains sont un réel danger pour vous. Avec ça, on peut dire que le bestiaire est plutôt bien fourni. Les brutes, les beuglardes, les cavaleurs, les hurleurs et même les têtards, oui oui vous savez les freakers ado que nous avions vu lors des précédentes démos. Je dois dire que c’est plutôt déstabilisant de jouer au baseball avec des gamins infectés mais au-delà de ça je suis sûr que les dev’s ont pensé aux parents qui ont eu une journée difficile avec leurs mômes et qui n’ont qu’une hâte, se défouler le soir sur le jeu quand tout le monde pionce tranquillement (ça sent le vécu, non non je rigole, je ne voudrais pas voir débarquer les services sociaux). Dans ce monde, il faudra également gérer votre équipement car il s’use, réparer votre moto en récoltant des matériaux pour pouvoir continuer à avaler les kilomètres, trouver des plans de fabrication pour étoffer votre arsenal et comme un Mad Max made in Bend Studio, gérer votre carburant, ressource forcément plus ou moins rare. Il faudra dealer avec les pnj du coin pour aussi améliorer votre moto, acheter des fusils ou des munitions du bon contenu quoi.
Malheureusement, une telle inspiration et une narration aussi bonne ne fait pas tout, le jeu souffre aussi de gros défauts qui peuvent entacher le plaisir du jeu. Déjà il est utile de préciser que contrairement à la majorité des sites web spécialisés ou le jeu reçu un accueil mitigé (faute à de trop nombreux problèmes techniques), j’ai testé le jeu après installation du patch day(S) (G)one ce qui a corrigé une pléthore de déconvenues. Mais certaines persistent et en tête de liste les grosses chutes de framerate notamment à moto, les erreurs d’applications après sauvegarde manuelle, les objectifs de quête qui doivent être pris/validés par la touche carré, ou est passé la touche carré ? Elle n’apparait pas à l’écran… il faut fermer l’appli et la relancer. J’ai eu aussi un gros bug retardant forcément ma progression et la rédaction du test. Un PNJ m’envoie un contrat pour tuer une cible, j’y vais, je la tue, je ramasse une preuve et la validation de la quête se poursuit dans un secteur hors map à un endroit inaccessible ou je ne peux même pas mettre mon curseur… Impossible de continuer la progression du scénario annexe. En temps normal je dois retourner au camp (disponible en TP) et voir le PNJ, la impossible de continuer. Après une bonne 40 aine d’heure de jeu vous imaginez bien ma tronche…
Il y a aussi d’autres éléments qui peuvent être lourds, le menu déroulant en L1 par exemple. Ça se fait en deux étapes, tu sélectionnes vers le haut avec le stick la catégorie arme de mêlée et en poursuivant, tu sélectionnes ton arme de mêlée. Ca n’est pas au point car en prenant le couteau je me retrouve avec ma batte, en sélectionnant le cocktail Molotov je me retrouve avec la bombe tuyau. C’est d’autant plus pénible quand une putain de horde de 200 zombie te cours après dans l’espoir de te bouffer tout cru.
Days Gone est selon moi un must have, il s’inscrit dans la lignée de titre ayant fait la renommée des exclus Sony avec une histoire très travaillée un monde riche et du contenu vraiment correct pour un jeu solo (j’ai bien passé les 50h ici et j’ai encore beaucoup de choses à faire) Le jeu est de toute beauté et la mise en scène chiadée avec une bande son au top également. Malheureusement le titre n’est pas exempt de défaut, alors la faute à qui à quoi ? On peut tergiverser pendant des heures à ce sujet, équipe d’une centaine de personne, timing imposé par l’éditeur, jeu trop gourmand pour la génération actuelle, j’en passe et des meilleures, mais vous savez quoi ? Je vous le conseille quand même car je suis sûr que vous passerez un bon moment.