Suicidal Tendencies - World Gone Mad
Qui aurait cru que, comme le skateboard dont il fut presque indissociable dans les années 80 et début 90, Suicidal Tendencies serait encore là en 2016 ? Son leader a dû faire face à des soucis de santé et de line-up qui ont conduit le groupe à accoucher d'albums très moyens, quand ils ne se confondaient musicalement pas avec ceux du projet annexe de Mike Muir, Infectious Grooves, sans compter les innombrables et peu utiles compilations.
Après, donc, les moyens "Freedumb" (1999), "Free Your Soul And Save My Mind" (2000) et le léger mieux de "13" (2013), Suicidal Tendencies continue de remonter la pente avec ce "World Gone Mad". L'opus rappellera "Join The Army" (1987) et "Controlled By Hatred/Feel Like Shit...Déja Vu" (1989), même si on est encore loin du grand thrash bermuda de la grande époque. Mike Muir axe toujours autant les titres vers le punk metal que les purs riffs métalliques.
Le constat reste donc très largement positif grâce à des titres comme les speed/punk/funk "Clap Like Ozzy", "The New Dégénération", l'excellent "Happy Never After", "One Finger Salute", "Damage Control", et "The Struggle Is Real", dont les soli fusent comme à l'âge d'or du groupe. "World Gone Mad" se paie même le luxe de s'offrir (si les fans lui en donne la chance) un nouveau classique avec son titre éponyme, groovy et funky. Son jump donnera à chaque féru du groupe l'envie de se payer une petite virée sur la plage de Venice Beach en décapotable accompagné de son posse.
N'oublions pas de préciser que si ce "World Gone Mad" est si efficace )malgré un petit ventre mou et des compos tout de même taillées dans le même moule), c'est aussi en grande partie dû à l'apport de l'ex-Slayer Dave Lombardo, venu participer à l'enregistrement de l'album et à quelques concerts. Son kit de batterie se fond parfaitement à la musique de Suicidal Tendencies. La formation est accompagnée d'une nouvelle brochette de mercenaires de haut niveau (la basse qui claque, ça se passe ici), ce qui fait de ce "World Gone Mad" un album à préférer à ceux parus dans le deuxième moitié des années 90. Good job Mike !