Festerday - Iihtallan

Cela fait une bonne trentaine d’années que Festerday existe maintenant. Enfin quand je dis « existe », tout est relatif. Il existe oui mais sous diverses entités. Je vais être bref car sinon le texte risque de vite prendre la dimension d’un roman et puis je ne connais pas assez bien l’historique du groupe pour vous faire un détail complet et sans prendre le risque de raconter n’importe quoi. Donc du début le groupe sors quelques démos et un split puis plus rien jusqu’à aujourd’hui. Enfin les membres du groupe restent toujours actifs sur des projets parallèles (…And Oceans et Havoc Units entre autres).

Du coup "IIhtallan" est pour ainsi dire le premier véritable album du groupe qui sort chez Season Of Mist. Pour le line up on retrouve Kena Stromsholm au chant ainsi que le duo Timo Konito et Teemu Saan aux grattes. Pour la rythmique c’est Anti Raisala à la basse et Jani Kuoppamaa derrière les futs. Coté artwork on retrouve un peu du classique, ambiance gore teintes rouges, noires et blanches. Ca malsain a souhaits et c’est tout ce qu’on demande. Pour ceux qui se demandent encore, le groupe officie dans un registre death old school assez proche de Carcass mais pas que. Le groupe a quand même sa propre identité avec ces riffs, sont chant et son ambiance à lui.

Je prends par exemple le cas de "Let Me Entertain Your Entrails", qui lorgne volontiers vers un black pas dégueu et franchement super efficace, ou encore des titres tels que "Your Saliva My Vagina" ou "Tongues For Rotten Kisses" qui même s’ils sont très influencés par le groupe cité plus haut, ont une tendance à s’orienter du coté porn non sans humour qui les différencie un peu plus. Je suis assez conquis par la seconde partie du disque avec notamment "Constructive Decomposition" (quand je vous dis que le groupe à de l’humour à revendre). Le titre alterne entre mid tempo et accélérations pas folles mais bien venues quand même. Tout ceci accentue volontiers le coté old school et cela me rappelle Antropomorphia pour ne citer que lui. D’une manière générale, je suis assez fan des passages en mid tempo sur les disques bien putrides. Si le tout est appuyé par un bon chant comme celui de Kena, c’est du tout bon.

Le chant a toujours été accessoire dans ma vision de la musique et cela n’engage que moi. Mais si je dois retenir certains types de chants, on va dire que je trouve très cohérent le growl caverneux et puissant ou tu as l’impression que les entrailles du vocaliste se déposent sur le micro. Quand tu sens que ça vient des tripes, un peu comme celui de Festerday en fin de compte.

Pour résumer le tout, le groupe nous gratifie ici d’un album de qualité, qui pourra plaire au plus anciens comme aux néophytes. Coté production c’est du top. La vague de groupe death ayant passé la trentaine ou s’en approchant dangereusement c’est une aubaine pour les plus anciens qui recherchent un peu l’ambiance de leurs jeunes années avec les prod’ qu’on connait aujourd’hui, mais aussi pour les plus jeunes qui voudrait un peut s’initier au genre mais sans se taper le son crasspec de l’époque.