X-men : Days Of Future Past
X-Men reste une saga de qualité, qui a plutôt été correctement initiée par Bryan Singer. Le réalisateur du Usual Supect reprend donc les rennes de sa saga, avec un rendez vous d’acteurs au sommet (tout le monde vient rejoindre l’aventure, les vieux de la vieille et les petits nouveaux du préquel), ainsi que quelques nouvelles têtes pour l’occasion. Mais comment un tel blockbuster à casting peut-il réussir à garder cohérence et plaisir tout en gérant ses différents acteurs ? Avec la bonne vieille recette du voyage temporel, empruntée à une autre saga dont la popularité n’est pas à reconsidérer : Terminator.
Dès la première minute, on se croirait dans Terminator et ce passé futuriste cameronéen inimittable. L’esthétique est presque identique (des éclairages violets pour éviter le bleu de Cameron), les scènes d’holocauste se télescopent immédiatement, et les sentinelles en question ont un petit quelque chose de T-1000. Mais dans la mise en scène, tout va bien, les scènes d’action sont bien emballées. J’en viens maintenant au corps principal du film : son scénario. C’est probablement là que se situe ses limites, qui lui permettent quand même d’atteindre un niveau tout à fait décent. Mais avec autant de personnages secondaires, il ne fallait pas s’attendre à plus. Petit imbroglio temporel se focalisant sur un acte déterminant de la lutte contre les mutants (l’assassinat du concepteur des robots par Mystique), Logan doit donc réunir toute la fine équipe afin de la convaincre (elle échappe au contrôle de tout le monde) et faire au mieux pour arranger les choses. Une idée assez large et pas compliquée qui permet surtout de ménager plusieurs grosses scènes d’action, qui ont parfois le bon goût d’être impressionnantes (l’évasion de magneto, enfin une scène où la 3D se justifie pleinement, ou encore l’assaut final avec ce fameux stade volant que nous avions aperçu en bande annonce). Magneto qui se révèle d’ailleurs toujours le personnage le plus intéressant, sauf dans ce final. Le problème, c’est que le scénario l’a toujours incarné comme vecteur d’une idée (depuis le commencement de la saga), celle de combattre les humains coûte que coûte. Ici, les données du problème ont changé, mais pas lui, ce qui le fait basculer d’un coup de la case des méchants visionnaires à celui des méchants cons. Un petit manque de subtilité dommageable à sa carrure, mais comme on s’en arrête là, pas le temps d’entamer davantage son aura.
On ajoute quelques gags à destination des initiés (Logan et les détecteurs de métaux), des personnages toujours bien esquissés, ou expédiés comme de simples figurants. Il est intéressant de noter que pour le personnage du professeur Xavier, Mc Avoy et Stewart parviennent tous les deux à l’interpréter avec charisme, lui donnant des variations émotionnelles plutôt appréciables durant leur temps d’apparition. Fassbender est toujours impeccable (on regrette qu’il n’ait pas eu droit au face à face avec McKellen, et ses détracteurs pourront se calmer, il ne chiale pas dans ce film), et pas besoin de parler de la performance de Jackman. Mystique étant clairement à l’avantage, Jennifer Lawrence donne un peu plus que dans l’opus précédent, sans pour autant briller davantage. J’ai quand même envie de dire bravo à Omar Sy. Bravo, car avec la loooourde promo française qui n’a cessé de le mettre en avant, il faut acclamer les 5 minutes pendant lesquelles il apparaît dans le film. 5 minutes d’action où il a le temps de mourir, à l’image de ce mutant qui s’adaptait dans First Class (et qui était de couleur lui aussi). Mais ne soyons pas mauvaise langue, ce sont les distributeurs qui ont créé cette attente d'un opportunisme commercial complètement ridicule. Pas grand-chose à ajouter, moins de proximité sentimentale mais des personnages toujours bien définis, le nouveau X-Men est un divertissement à la hauteur des intentions, sans toutefois surpasser son prédécesseur. On ajoute à cela les petites moqueries sur Nixon (ah la la, quand le film fait toujours la part belle à Kennedy en en faisant un mutant, et qu’on montre Nixon comme un gros lâche…), mais rien qui ne viennent entraver la bonne marche du spectacle. Une grosse machine qui tourne sans faire beaucoup d'étincelles.