Dernier Train Pour Busan
Petite question pour vous : quel est le meilleur blockbuster sorti cet été ? Entre un Suicide Squad imparfait, un Star Trek Sans - Limites mais surtout sans génie, un Ghostbusters lourd, Un American Nightmare 3 survolant son sujet et un Dans le Noir peu effrayant, il faut avouer que la déception est de mise. Mais c’estalors que l’on se dit qu’il n’y a rien de neuf sous le soleil que sort Dernier Train pour Busan, porté par des critiques dithyrambiques aussi bien des spectateurs que de la presse. Mais au final,est-ce si bon que ça ?
Alors qu’ils se trouvent dans un train KTX (l’équivalent du TGV français) en direction de Busan, les passagers se retrouvent à devoir se défendre d’une infection transformant les personnes atteintes en zombie assoiffés de sang. Qui survivra jusqu’à la destination finale du train ?
Le cinéma sud-coréen avait déjà fait preuve à de multiples raisons de ses nombreux talents, que ce soit avec des réalisateurs comme Park Chan-wook (Oldboy), Kim Jee-Woon (J’ai Rencontré le Diable) ou BongJoon-ho (The Host). Est-il donc si étonnant de voir que ce film de zombies sud-coréen est également une réussite ?
Sang-HoYeon nous dépeint des personnages aux caractères différents et assez reconnaissables pour une identification directe et une multiplication des points de vue, bien que les protagonistes principaux restent SeokWoo et sa fille. De quoi lui permettre de se concentrer une histoire père-fille touchante et crédible tout en permettant à voir graviter autour des personnalités différentes mais néanmoins toutes attachantes malgré une esquisse rapide. Si l’on peut craindre au début de taper dans le stéréotype facile (l’homme musclé mené par le bout du nez par sa femme enceinte), la gaudriole lourde (les deux femmes âgées) ou la guimauve tête à claque (les deux h-jeunes gens), le réalisateur arrive à ce que l’on s’attache assez à chacun pour que chaque décès provoque un pincement au cœur (surtout lors d’une scène finale avec un plan sublime sachant jouer de l’hors champ pour éveiller les émotions.
Au facteur humain touchant se greffe une critique de l’individualisme et du capitalisme, exacerbée par une révélation quant à la nature du virus qui prouve que c’est par le biais de l’entraide et du sacrifice de l’individualité au profit du collectif que l’humain peut subsister. Le tout sans que nos héros agissent tous avec un grand cœur comme on pourrait s’y attendre dans d’autres productions bien plus balisées. Ainsi, l’avancée dans le train est marquée par des relations sociales soit auto destructrices par leur égoïsme ou salvateur par la collaboration.
En ce qui concerne l’action, elle a de quoi ravir les déçus de films de zombie récents comme World War Z de par sa violence frontale mais néanmoins pas exagérée, montrant juste ce qu’il faut pour faire effet sur ses spectateurs. Gérant au mieux sa location limitée (chaque coin d’espace du train est utilisé au mieux), Sang-HoYeon offre des scènes lisibles et une tension constante par le biais de zombies effrayants et crédibles.
Est-ce que ce Dernier Train pour Busan est un chef d’œuvre instantané dans le genre zombiesque ? Cela serait exagéré mais l’on ne peut nier la réussite de ce film, plus divertissant que la plupart (voir tous ?) des blockbusters sortis cet été. Donc n’hésitez pas à embarquer pour un voyage inoubliable, émouvant et radical en même temps.