Steve Harris - British Lion

30ans … il aura fallut plus de 30ans pour que l’improbable arrive, chose dont on pouvait même douter qu’elle puisse se produire un jour, mais voila qui est fait, le bassiste culte du metal qu’est Steve Harris (Stephen Percy Harris de son vrai nom) a pu s’émanciper de la bête Iron Maiden pour réaliser son premier album solo, effort qui semble presque s'approcher du miracle en étant a la tête d'un des plus grands groupes du monde et surtout l'un des plus actifs (parlez d'un album solo a James Hetfield de Metallica pour voir). 

C’est donc entouré des musiciens Richard Taylor (chant), Graham Leslie (guitare,) David Hawkins (guitare) et Simon Dawson (batterie) que Mr Harris nous offre ses premieres compositions non dédiées a la vierge de fier … et allons y tout de go, "British Lion" ne plaira pas a tout le monde, les férus du son heavy metal d’Iron Maiden et le public metal dans sa généralité se verra surement décontenancé par le son beaucoup  plus orienté classic rock et hard-rock cool de cet album, mais rien d’étonnant en connaissance des gouts musicaux du bassiste, et sans qui le plus grand groupe de heavy metal du monde ne serait ce qu’il est. 

Une fois apres avoir élargis ses horizons musicaux il faudra encore faire face a deux autres points qui pourraient être rédhibitoires pour certains et avec lesquels il faudra passer outre. Tout d'abord la production de cet effort solo, pourtant confiée a Kevin Shilreley (Dream Theater, Iron Maiden) qui est bien en deca des talents du producteur. Une fois cette  faute d'acceptée (et quelques ecoutes) il en ressort un album très agréable ou les morceaux les plus mélodiques marqueront considérablement l’auditeur ou l'on aurait pu craindre légitimiment que la basse soit trop mise en avant et n'écrase le son des autres musiciens, mais un mixage bien plus maitrisé (laissant tout de même l'instrument au premier plan) permet d'éviter cet écueil. Le troisième point concerne les performances vocales manquant de puissance mais qui arrivent tout de même a coller avec le style recherché.

Pour enfin en venir enfin au contenu strictement musical, Steve Harris a decrit "British Lion" comme un album de rock mainstream ... nous n'irons pas jusque la pour notre part, celui ne proposant aucune velléité commercial autant dans la structure des morceaux que dans leurs mélodies ... l'on navigue donc dans des eaux d'un rock plus agressif que radio friendly tout au long  de celui-ci. 

"British Lion" s'ouvre donc sur le titre le plus énervé du lot avec "This Is My God" (mais qui malheureusement voit donc son cette énergie quelque peut entravée par cette production trop faible et sèche), suivi par un "Lost Words" dans une approche d'un hard rock plus classique, et c'est des le troisième titre intitulé "Karma Killer" que l'on sent bien que Steve est un homme en qui sommeil tout un tas d'influences musicales, chose que l'on constate avec son riff bien senti ainsi que sa melodie vocale qui peut rapprocher la compo d'un Deep Purple époque Ian Gillan des meilleurs jours. Si il est bien un des grands moments de cet album, c'est sans aucun doute qu'il nous est proposé avec le quatrième titre, "Us Against The World", d'une qualité qui aurait pu le faire figurer en bonne place sur un opus d'Iron Maiden, disposant d'un refrain magnifique (mais handicapé par la retenue vocale de Graham Leslie) qui s'accrochera a votre cortex pour de nombreuses heures apres son ecoute.

Retour des influences également pour "The Chosen Ones" ou 'Arry (pour les intimes) marche clairement sur les plates bandes de The Who, impossible de ne pas penser a son "Won't Get Fooled Again" , impression qui ne disparait pas tout au long du titre qui aurait presque pu froller le plagiat par moment si la touche propre aux composition du bassiste ne se faisait pas plus présente, ce qui est heureusement le cas sur son refrain et son harmonie vocale. 

Pas d'album de Steve Harris sans référence quasi flagrante a la vierge de fer, c'est ce que nous prouve "A World Without Heaven" avec une intro typiquement maidenienne mais déviant rapidement vers un rock très fortement teinté californien, tout en restant dans l'esprit britsh du musicien avec ses harmonies de guitares typiques. Etonnant et rafraichissant. Le bat blesse quelque peut sur "Judas" malgres une introduction percutante et mélodiquement bien trouvée, mais qui voit la cavalcade modérée de son refrain avoir son rythme quelque peut emoussé par un break arrivant sans prévenir (très surprenant de la part d'un compositeur prenant très soin de ses arrangement), ce qui empêche le titre de dépasser le seuil du seulement "bon". 

Si Steve voulait un album vraiment mainstream, il lui aurait fallut avoir tout un registre développé dans l'esprit de ce "Eyes Of The Young" parfaitement calibré pour les radios (mais encore et toujours cette production ...), s'ensuit encore une légère baisse de régime la fin de l'album approchant, le titre "These Are The Hands" étant loin d'etre inintéressant mais arrivant a un stade ou un peut plus de variété aurait été la bien venue ... varitée qui arrive ensuite avec la superbe ballade "The Lesson" qui clôt cet album, surement le titre le plus progressif dans l'esprit de tous, les arrangements et la structure de celui ci permettent d'oublier le problème production et de correspondre le plus a la voix de Leslie.

A n'en pas douter cet album solo va diviser, mais son contenu est en parfait adequatation avec l'esprit Steve Harris, responsable rapellons-le du virage hard-rock de "No Prayer For The Dying" et qui n'a cessé depuis de faire partie du son Iron Maiden, ce qui avait valut a l'époque le départ du guitariste Adrian Smith, ce dernier voulant continuer sur la voie progressive qu'avait emprunté le groupe sur son album précédent "Seventh Son Of A Seventh Son". 

Pour en revenir une dernière fois sur cette qualité de production tres critiquée, il donc est certain que celle ci pourra être passé outre apres plusieurs écoutes (désolé St Anger) pour enfin ne plus dévaloriser un album assez efficace au final, mais que l'on conseillera avant tout aux fans de la facette la plus hard rock d'Iron Maiden, ceux qui ne renient pas un album comme "No Prayer For The Dying", qui ont su apprécier "Tattooed Millionaire" le premier album solo de Bruce Dickinson, qui prennent leur pied sur Deep Purple, ou qui apprecient tout simplement le bon rock Anglais ... que certains ne se priveront certainement pas de rajouter "a papa" de par son coté quelque peut "old school"

Au regard de l'activité musicale et des projets de son groupe principal il fort a parier que nous n'auront certainement pas d'album solo de Steve Harris avant très longtemps, alors prenons cet album pour ce qu'il est, le besoin d'un homme de sortir un peut la tête de sa machine de guerre pour se faire plaisir tout en montrant a ses fans qu'il peut être également un artiste indépendant.  

*Rajoutez un demi crane une fois la production assmiliée*