Wintersun - Time I

Les fans de pagan peuvent se réjouir! Voilà maintenant 6 ans que le nouvel album de Wintersun a été annoncé. Mais avec les problèmes de studio, de financement, de pannes matérielles, etc, l’album annoncé pour le printemps 2006 sort finalement en automne 2012. Ainsi réjouissons-nous d’avoir dans les mains un album qui a failli ne pas voir le jour !  

Tout d’abord déçu en voyant la tracklist avec ses 5 titres, je m’attendais à n’avoir qu’un pauvre EP trop rapidement fini et qui laisse toujours une sensation de « pas assez ». Mais en voyant la longueur des morceaux, j’ai vu qu’il n’en était rien… Les morceaux sont longs : jusqu’à 13 minutes pour le second titre. Et en espérant que ces longueurs ne se fasse pas trop sentir, je m’empresse de lancer la lecture de cet album tant attendu ! 

On commence avec "When Times Fade Away" qui est une intro instrumentale… de 4 minutes ! Mais quelle intro ! On est très rapidement introduit dans la mélodie. Les instrumentations folks à très forte connotation asiatique rendent cette mélodie originale. Et on se surprend à penser à une colline avec un cerisier en fleur au dessus, les fleurs volent au vent, un volcan en fond est noyé sous les nuages et… Bon je m’égare ! Tout ça pour dire que si vous voulez un voyage dans le Japon médiéval, prenez cet album, c’est une bonne préparation ! 

Sans même s’en rendre comptes, les 4 minutes folks et calmes défilent et font soudain place aux grosses guitares et aux chœurs épiques ! Les "Sons Of Winter and Stars" débarquent et nous attaquent avec un death super épique et très mélodique. A dire vrai, l’album étant composé dans sa quasi-intégralité par Jari Mäenpää (ex-Ensiferum), on retrouve les sonorités des premiers albums d’Ensiferum. Et même si parfois on a l’impression de retrouver le refrain de "Battle Song" ou les chœurs de "Old Man (Väinämöinen)", cette retrouvaille ne laissera pas les nostalgiques de marbre.  

On pourrait penser que les morceaux s’étalent en longueur de part leur durée, mais il n’en est rien. Les 8 minutes de "Land Of Snow and Sorrow" passent aussi vite que les 2 de "Darkness and Frost". D’ailleurs cette dernière introduit avec brio "Time", le titre qui clôt cet album. Le groupe troque ses sonorités asiatiques contre un folk plus scandinave. Et ni une ni deux, on est dans la neige jusqu’aux genoux, une fourrure sur les épaules dans la forêt, une hache à la main. Enfin vous voyez le tableau… Et étrangement, c’est sur ce dernier titre que la sensation d’écouter un album d’Ensiferum se fait oublier peu à peu. Les claviers sont originaux, les guitares magiques, les paroles émouvantes… C’est de loin mon coup de cœur de l’album. Ne serait-ce que pour l’émotion que dégage Jari en lançant un « TIME ! Don’t fade away ! ».  

Cette chanson se termine avec une hidden track qui sert d’outro. On retrouve les sonorités asiatiques du début et en décrescendo, on se pose et on retrouve progressivement le XXIe siècle européen… Comme lorsqu’on sort d’un rêve !  

Au final, l’album est une réelle réussite, tant par le génie de ses compostions que par l’émotion qu’il dégage. Une sensation d’être ailleurs nous accompagne tout au long de l’album, et c’est ce qu’on attend d’un bon album de folk/pagan. Il ne reste plus qu’à espérer que la suite : "Time II" prévu pour 2013 soit au moins aussi bien que celui-ci (y'a du challenge ! ndrc)