Rhapsody of Fire - Live – From Chaos to Eternity
Pour conclure en beauté la tournée européenne du printemps 2013, Rhapsody of Fire nous livre un double album live, enregistré sur plusieurs dates.
Pour ceux qui ont assisté à la tournée, ce live reprend assez fidèlement les set-lists des différents concerts (souvent assez semblables), piochant ici et là quelques morceaux supplémentaires afin de réunir suffisamment de matériel pour un double CD.
Pour résumer : deux petites intros dans le pur style 'Rhapsody', et une succession de titres plus ou moins récents pour la première moitié du concert ("From Chaos to Eternity", "The Dark Secret", "Lost In Cold Dreams", "Land of Immortals" fait office d'exception dans cette partie de la set-list).
Premier constat, le groupe est toujours aussi dynamique, les enregistrements sont de très bonne facture - on en viendrait par moment à oublier qu'il s'agit d'un album live, la participation du public n'étant que rarement audible pendant les morceaux. En exagérant un peu, on pourrait dire que seuls les harangues occasionnelles de Fabio Lione (parfois en italien, puis en français et en anglais – pour montrer si besoin est que le live n'a pas été enregistré sur une seule soirée) et les applaudissements entre les chansons nous rappellent l'existence d'un public. Ceci étant dit, on y retrouve ce qui fait l'essence même de Rhapsody Of Fire : les orchestrations sont omniprésentes, ainsi que les samples, chœurs et narrations pour sublimer l'aspect symphonique du groupe. D'un point de vue instru, c'est propre, Alex Holzwarth à la batterie est impeccable et insuffle un surplus de puissance aux compositions, tandis que guitares et basse passent elles-aussi au premier plan quand le besoin s'en fait sentir. Du côté d'Alex Staropoli, c'est propre, mais le clavier est souvent noyé sous les orchestrations ou les autres instruments, ce qui ne permet pas d'apprécier à sa juste valeur sa prestation.
Après un court solo de batterie, suivi peu après d'un solo de basse (ah, les figures obligées des concerts de Heavy/Power...), place à la seconde partie du set, consacrée aux albums plus anciens de Rhapsody. "The march of the Swordmaster", "Dawn of Victory", "The village of Dwarves", histoire de nous remémorer les plus belles pages de Rhapsody – celles d'avant le split. Encore une fois, c'est très bien interprété, encore une fois on regrette que le mixage ne laisse pas une place plus grande au public pour hisser cet album au niveau des très grands live de metal.
Côté set-list, on y retrouve tout ce qu'on attend d'un concert de Rhapsody of Fire, mais... une légère sensation d'inachevé subsiste après l'écoute de ce live – de même qu'en sortant d'un concert (ayant assisté à un des shows de la tournée, où de plus la qualité du son n'était pas au rendez-vous) : à aucun moment le concert ne peut vraiment décoller, les morceaux les plus dynamiques alternant avec les indispensables ballades, intros et narrations. Celles-ci sont certes indissociables du style 'Rhapsody' et en font la richesse (ah, le plaisir d'entendre les premières notes d'"Epicus Furor", et de savourer par anticipation "Emerald Sword" ! ), mais produisent au final un album où il manque une véritable apogée – même si l'enchaînement final "Emerald Sword/Erian's Lost Secrets/The Splendour Of Angels' Glory" comble en partie ce vide.
Au final, un bon album, qui se laisse écouter sans problème. Musicalement, c'est très propre (mention spéciale pour Fabio Lione et Alex Holzwarth), mais il manque un petit supplément d'âme qui en ferait un grand album live, et l'objectif annoncé par Alex Staropoli n'est que partiellement rempli à mon sens: « Nous voulions offrir un album live qui puisse effectivement être appelé un album LIVE »