Ministry - From Beer To Eternity

On se souvient du dernier album "Relapse" du Lascar Al Jourgensen et de son Ministry qui ne nous avait pas vraiment convaincu et des derniers concerts laborieux du pape drogué de l’indus rock, qu’en est-il de ce "From Beer to Eternity" au titre déjà pas terrible ?

Jourgensen désormais totalement en roue libre nous sert une soupe indus totalement indigne du statut du groupe, barbotant dans un son éculé et pas toujours bien construit "From Beer to Eternity" déçoit beaucoup. Bien sûr la musique de Ministry est suffisamment rodée et ancrée chez beaucoup d’entre nous pour fonctionner un minimum mais c’est le sentiment depuis pas mal de temps déjà que la machine tourne à vide et sans conducteur qui est vraiment pénible chez Ministry. Les morceaux s’ouvrent invariablement sur un sample ancien, processus qu’on retrouve chez White Zombie et marque de fabrique de Ministry, je n’ai rien contre sur le principe mais cette avalanche de sample nuit totalement à la musique. Des titres comme "Fairly Unbalanced" ou "Perfect Storm" qui assurent pourtant pas trop mal niveau instru s’en trouve amoindrit, les samples et la boîte à rythme prenant trop la place sur le pourtant speed et nerveux rock de Ministry. Si sur ces titres le son très reconnaissable du groupe peut encore s’écouter, l’album devient franchement difficilement audible sur l’électro « dub » de "The Horror" ou le total ratage funk "Unlernead". Dans le même ordre d’idée, on ne sait quoi penser de "Thanx But No Thanx", commençant par un dub en spoken word pour alterner tout au long du morceau entre dub et refrain rock’n’roll, le titre n’aboutit au final nulle part, ne réussissant à aucun moment la fusion des deux parties. « Thanks for american dream, thanks for the drugs », en tout cas le message de Jourgensen n’a lui pas changé d’un iota, encore heureux qu’il ne nous cale pas un tacle contre Bush, cinq ans après l’arrivée d’Obama au pouvoir…De même "Change of Lucks" plante complétement, après un instru orientalisant d’une longueur interminable, on a un peu de Jourgensen et des chœurs variété venus d’une autre galaxie, cette fois c’est sûr on n’y comprend plus rien ! Pour sortir en beauté et parfaire la farce, Jourgensen nous intime "Enjoy The Quiet Now" pour nous asséner cinq minutes d’interférences et de larsens. Holy shit !

On pourrait louer l’originalité de "From Beer to Eternity" mais à ce niveau de foutage de gueule, de fausses pistes, d’idées tordues et mal insérées on va plutôt se tourner vers les anciens efforts de ce groupe qu’on aime beaucoup mais dont on a un peu marre de voir la chute dans le brouillon et le baclé.