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Saint Vitus - Lillie : F-65

Écrit par Krok' le .

"Lillie : F-65" signe le retour d'un groupe pionnier du Doom Metal, à savoir les Américains de Saint Vitus. Tout amateur du genre connaît les classiques que sont "Saint Vitus" (1984), "Hallow's Victim" (1985) ou "Born Too Late" (1986), pour ne citer qu'eux. Mais si les années 80 furent fastes, le groupe a par la suite tourné quelque peu en rond et l'on ne croyait guère plus à un véritable come-back réussi, le dernier album datant de 1995. Pourtant, le groupe retrouve ici le line-up solide du temps de "Born Too Late", puisque Scott "Wino" Weinrich est de retour au chant depuis 2003. Notons toutefois que le groupe joue avec un nouveau batteur, Henry Vasquez, qui remplace le membre historique Armando Acosta, décédé en 2010.

Pas de chichis, le résultat est fidèle aux classiques du groupe : un album court (40 minutes), des titres plutôt longs et un son cracra très lo-fi – même si moins qu'avant. Mais l'amateur du groupe est supposé aimer cela, donc aucun problème ne se pose pour ces retrouvailles. Si "Let Them Fall" est une courte piste pour lancer le disque sur un tempo évidemment lent et une ambiance lugubre à souhait, les véritables hostilités commencent sur "The Bleeding Ground", qui se présente comme un morceau dans le plus pur du Doom traditionnel : une première partie lente à souhait, bien pesante, puis un break et une belle accélération finale pour conclure le tout comme au bon vieux temps de Black Sabbath ou des premiers Candlemass. Comme l'on pouvait s'y attendre avec ce groupe et ce genre musical, le tempo s'accélère sensiblement sur les pistes plus courtes ("Blessed Night") et s'appesantit considérablement sur les morceaux les plus longs (le très sabbathien "The Waste Of Time""Dependance"). 

Toutefois si l'ensemble me séduit à titre personnel, la plupart des qualités de cet album sont à double tranchant : très premier degré, il n'évite aucun de ce que l'on pourrait voir comme des écueils du genre. Pour faire simple et caricatural, c'est un album qui surprend peu tellement on y retrouve tout ce que l'on connaît depuis plus de trente ans. Fins bordéliques pour éviter les sourdines ("Blessed Night"), instrumentaux de transition jolis mais il faut l'avouer peu utiles ("Vertigo") qui nous ramènent aux grandes heures de Cathedral ou encore de Black Sabbath, etc. Mais cet aspect premier degré qui pourrait en énerver plus d'un séduit par sa naïveté – osons même par sa sincérité : une bande de potes qui se retrouve et fait la même musique qu'au bon vieux temps, ça ne mange pas de pain et c'est toujours un plaisir à écouter.

A bien y regarder, ce nouvel opus de Saint Vitus s'aventure parfois dans des univers musicaux certes proches du Doom auxquels ils nous ont habitués, mais légèrement à la lisière de sous-genres qu'on ne leur connaissait pas. Les riffs hypnotiques et obsédants de "The Waste Of Time", l'intro mélancolique de "Dependance" - les deux meilleurs titres de cet album – les rapprochent ainsi par moments de la mouvance psychédélique à la Electric Wizard ou Weedeater, ou encore d'une veine plus proche de My Dying Bride pour le début de "Dependance". Plus étonnantes, les sonorités ténues et presque désagréables étirées sur "The Bleeding Ground", sur l'apocalyptique instrumental de fin "The Withdrawal" et lors du pont atmosphérique de "Dependance" font basculer l'album du côté des très bonnes surprises.  

 
note4

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