Mortuary - Nothingless Than Nothingness
C'est fin '80 que Mortuary voit le jour (d'abord sous le nom de Total Dead) nous proposant un death/thrash toujours de qualité et souvent bien accueilli par la critique. Alors quand on me demande d'écouter le dernier méfait des nancéens, je suis plutôt emballé et excité car même si le groupe n'a jamais reçu la notoriété qu'il mérite, il n'en demeure pas moins un des piliers du metal extrême français. Comme d'habitude, un rapide coup d'œil à la pochette pour apprécier le joli artwork sexy et glauque à la fois. Le choix des teintes renforce le coté sombre voulu par le groupe. Un premier point positif.
"Only Dead Witness" fait office d'introduction dans une ambiance malsaine et lourde à souhaits. Johann Voirin qui officie derrière les fûts n'à déjà qu'une hâte, c'est de balancer la sauce à la première occasion et l'on sent que ce premier titre se joue dans la retenue pour le batteur, introduction pesante oblige. Même si techniquement parlant on à déjà eu le droit à mieux, ne perdons pas de l'esprit qu'il s'agit d'une simple introduction et musicalement parlant c'est plutôt efficace et c'est bien la le principal. A l'heure ou la course à la technique devient obsessionnelle et ou certains disques sont à la limite de l'indigestion, cela fait du bien de retourner à quelque chose de simple tout en étant à la fois mélodieux et sombre. N'allez cependant pas croire que Mortuary ne sait pas se la jouer technique et pour preuve "Empty" déboule avec son riffing acéré, bien thrashy et son petit soli aussi mélodique que tranchant histoire de bien nous taillader la tronche. Johann atteint enfin son rythme de croisière et c'est la fiesta pour lui qui est à l'aise aussi bien en mid tempo qu'en blast véloces. On a ici le droit à un bon death qui déboite sévère et qui oscille entre thrash voir même hardcore ce qui donne un disque assez varié même si l'on ne s'éloigne jamais très loin du style de base.
Avec "Tube" c'est un peut l'occasion de se rendre compte de la puissance du chant de Patrick Germonville, membre fondateur du groupe, qui n'a pas pris une ride et qui n'a pas non plus perdu en tonus. Ici encore le travail sur la guitare est énorme et les riffs proposés sont vraiment à la hauteur de ce que l'on attendait. On regrettera tout de même un coté redondant sur certaines parties mais honnêtement c'est chipoter. Le titre reste quand même bien groovy par moments et bien brutal à d'autres. "Above" est aussi un putain d'excellent morceau ou encore une fois le chant puissant et les phases d'accélérations et de ralentissements donnent le tournis. Le morceaux est hyper bien structuré et malgré une durée osée pour le registre il passe comme la lame d'un scalpel sur de l'épiderme. L'excellent solo en fin de titre n'est pas étranger à cette sensation et contrairement au bistouri utilisé par les légistes, celui-ci ne nous fait pas mal mais nous ferais presque frissonner tellement il sonne juste et colle parfaitement à l'ambiance.
Franchement on à pas encore passé la première moitié du disque est pourtant on frise le sans faute. Le ton est donné et on à déjà le sentiment que les gars nous en réserve encore pour la suite mais on apprends avec le temps à ne pas trop être enthousiaste, car bon nombre de groupes on foirés la suite alors on attends de voir. La suite c'est "Pleasuffering" et autant être clair celui-ci ne retiens pas plus que ca mon attention. Il est pourtant loin d'être mauvais mais manque surement d'originalité si l'on doit le comparer au reste du disque. En revanche c'est un gros tabassage avec "U-manSlpet, K-osCrawled" qui débute dans un déluge de notes n'étant pas sans rappeler les débuts deSlayer ou encore avec "Yesterday" qui pour le coup appuie les influences hardcore du combo. Les fans de la première heure apprécierons le retour de "Morbid Existence" premier titre de la demo "Rejected ByDeath" parue en '89.
Mortuary en a encore sous le pied malgré les presque trente ans de carrière et comme on dit, on apprends pas à un vieux nancéen à manger la bergamote. La production est soignée et la qualité des titres est à souligner. Les vieux lorrains sont loin d'être des quiches et non plus des manches, en témoigne "K" qui est un véritable étalage des compétences de chacun. Aucun instrument n'est en retrait et le tout est très harmonieux. Le changements de lineup et l'apport de sang frais aura eu un effet bénéfique sur le groupe, chacun y apportant de sa touche personnelle, la formation sous sa configuration actuelle semble être un recette gagnante et espérons qu'elle le reste.