Vola - Inmazes

Imaginez-vous que les mecs de Meshuggah aient un jour envie de reprendre du Depeche Mode avec les instruments d’Opeth, pour le fun. À votre avis ça donnerait quoi ? Eh bien le jeune quintet Copenhagois de Vola peut vous aider à répondre à cette question. Fort de 2 EP dont le niveau de qualité oscille de moyen à très sympa, le quintet a remasterisé en septembre dernier leur premier album qui était déjà disponible depuis quelques années sur la toile. (Re)découvrons donc vite ce qui se cache derrière cette superbe pochette (qui fait un peu peur, on est d’accord).

"Inmazes" commence sur de gros accords de guitares qui nous rappellent fortement les compositions extrêmement lourdes et arythmiques de Meshuggah, mais sournoisement, une légère sonorité typée électro des années 80 pointe le bout de son nez. Et subitement, on est déboussolé, on ne s’attend pas à ça, on change d’ambiance pour littéralement tomber sur un morceau à la Depeche Mode. Que ce soit avec la voix claire et grave du chanteur, les sonorités très vintage ou encore l’ambiance sombre et malsaine, on est vraiment loin du son meshuggahesque du début, mais c’est cohérent et ça fonctionne autant que ça perturbe !

Tout au long des 10 morceaux, le groupe va nous distiller cette mouture à mi-chemin entre pleins de trucs tout en gardant un côté très unique. On apprécie le côté très Blue Oyster Cult ou Ghost sur "Owls", on apprécie l’ambiance très planante de "Emily", on apprécie le passage électro dance sur "Your Mind Is A Helpless Dreamer", le côté Steven Wilson ou Opeth sur "A Stare Without Eyes" et sur "Inmazes" ou encore les très discrètes digressions criées du vocaliste par-ci par là…

Vola nous sort là un premier album d’excellente facture qui ne laisse suggérer que du bon pour la suite. La complexité et l’originalité sont omniprésentes tout au long des 51 minutes de l’album, le tout sous une production impec. On garde une très grande légèreté sur les morceaux sans pour autant faire perdre l’impact des grosses guitares. Toutefois, si la formule marche bien pour une première écoute, elle ne reste pas sans quelques failles (ou du moins des axes d’amélioration potentiels pour la suite). Je pense que le style original marche très bien sur un premier album, mais peut lasser pour la suite. Attendons donc de voir.

Au final, quoi penser de ce groupe ? Au début, je ne savais pas comment aborder le mélange très bien travaillé du metal prog à la Opeth, des grosses guitares extrêmes/djent à la Meshuggah, les sampler electro à la Depeche Mode et de l’audace d’avoir osé faire ça… Et surtout (gros dilemme du journaliste) où le classer ? Est-ce du prog ? De l’extrême ? De l’électro-métal ? Et bien, après un nombre incroyable d’écoutes, je ne sais toujours pas… Et je m’en fous…

Plus sérieusement, un groupe que l’on n’arrive pas à catégoriser dès la première écoute, ça fait franchement du bien, on attend la suite avec impatience !