Sirenia - Arcane Astral Aeons
Les albums de Sirenia s'enchaînent avec une régularité exemplaire mais se ressemblent un peu tous... Du moins c'est ce que je pensais que j'allais écrire avant l'écoute de ce neuvième opus. Car "Arcane Astral Aeons" ne ressemble pas totalement à ses prédécesseurs !
Le groupe de Morten Veland n'avait jusqu'à présent réellement joué que deux styles : le doom death des débuts, hérité de son précédent groupe Tristania et le goth sympho plus accessible, à la Evanescence de leurs albums les plus populaires. Cet album, bien que tout de même plus proche de leur deuxième style, s'ouvre vers quelque chose d'autre. Pour son deuxième album au sein du groupe norvégien après "Dim Days of Dolor", la française Emmanuelle Zoldan semble avoir eu plus d'influences sur la composition.
Ceci expliquant peut être cette petite évolution. La chanteuse alterne son chant pop, assez grave, avec un chant lyrique de haute volée et du plus bel effet, mais également des passages parlés. A l'instar de la précédente vocaliste, l'espagnole Ailyn qui avait eu l'occasion de chanter un titre dans sa langue, Emmanuelle nous gratifie donc d'un morceau en français "Nos Heures Sombres". Sans compter d'autres passages en français par ci par là, disséminés sur l'album. Mais le vrai changement, c'est le nombre de passages electro. Quasiment chaque morceau a droit à des boucles synthétiques typées euro dance. Mais il ne s'agit que de touches par ci par là, comme si Morten hésitait à y aller franco, de peur de choquer ses auditeurs. On aura donc pas plus de quelques secondes d'electro à chaque fois, mais suffisamment pour donner une touche différente à l'album.
Les ambiances, si elles restent toujours majoritairement mélancoliques, comme à l'accoutumée, sont néanmoins plus variées. On passe du mystique à l'épique, l'ombre d'Epica planant presque par moments. On a également droit à un passage purement heavy sur l'un des premiers titres. Le tempo reste en revanche lui toujours rapide, pas de titre lent, hormis lors de passages planants, pas de balade. Par conséquent, les morceaux ne dépassent pas les 5 minutes, à l'exception d'"In Styx Embrace", le morceau d'ouverture, l'un des meilleurs de l'album, qui alterne à lui seul différentes ambiances, comme lors des premiers albums du groupe.
Avec déjà cinq chanteuses qui se sont succédé au sein de Sirenia, on espère qu'Emmanuelle restera encore quelques albums (Ailyn a pour l'instant le record avec 4 disques consécutifs), tant son influence et sa personnalité semblent avoir une bonne influence sur le combo. Néanmoins, cette mini évolution reste bien sage, on est pas non plus chez Queen, Therion ou The Gathering qui ont radicalement changé leur style plus d'une fois. On aimerait que Sirenia prenne plus de risque et continue d'évoluer, quitte à s'attirer les foudres de certains fans. On saluera néanmoins la prise de conscience d'un groupe qui commençait à sérieusement stagner. Un album dans la moyenne haute du groupe, qui divisera probablement certains, mais en surprendra d'autres.