OOMPH! - Ritual

Dieu que ca fait une éternité que je n'avais pas pas écouter l'intégralité d'un album des Allemands de Oomph!. Pourtant fan dés 1998 avec le chef d'oeuvre "Unrein" puis la découverte de façon rétroactive du premier album éponyme paru en 1992 (d'un groupe encore sans guitariste) puis du trio de grosses claques que son "Sperm" (1994), "Defekt" (1995) et "Wunschkind" (1996), la déception fut grande lorsque le groupe alors entrain de se faire piller allègrement par Rammstein (qui avait trouvé avec le groupe et ses comparses Germains de Die Krupps - sans oublier bien sur les Slovaques de Laibach - les influences premières et reprises de riffs pour la composition de leur musique) avait décidé a son tour de prendre une part du gâteau de la célébrité en profitant de la séparation de Fait No More (le groupe qui a son tour a plus qu'influencé Oomph!) pour essayer de prendre avec "Plastik" (2000) la place vacante par les Américains en reprenant plus que jamais les mimiques vocales de Mike Patton, ainsi qu'en aseptisant son metal indus qui puait le sexe par tous les pores et Américanisan ses compositions en allant donc a contre courant de Rammstein en proposant des titres bien plus accès sur l'Anglais, clou enfoncé l'année suivante avec "Ego" qui ne cachait plus de vouloir accéder au trône laissé vide par Faith No More.

Malheureusement la sauce n'ayant pas pris auprès du public Anglophone la bande a Dero décide de rectifier le tire avec "Warheit Oder Plifcht" en 2006 en revenant quelque peu a ses sources (mais sans oublier de proposer une version Anglaise de l'album) mais en essayant cette fois-ci d'alpaguer la gothopouffe avec l'accent mis sur des hits single dancefloor, limite putassier, qui aura fini de couper le cordon entre le groupe et moi. Mais en 2019 intrigué de voir Oomph! signer chez Napalm Records et de voir "Ritual" être proposé en tant qu'album a chroniquer je me suis penché sur le premier single de l'album, "Kein Liebeslied". Et quel ne fut pas ma surprise de découvrir un groupe enfin revenu plus que jamais a ses sources martiales et industrielles dont ce premier single et les titres "Tausend Mann Und Ein Befehl", "Trümmerkinder" (et ses riffs gras implacables), "Europa (en duo avec le chanteur de Lord Of The Lost en guise de hit single de "Ritual"), "Im Namen Des Vaters", "TRRR - FCKN - HTLR" et "In Der Stille Der Nacht" (son riff principal ultra bandant) nous prouvent que le trio a toujours le sens de la compo qui tue.

"Ritual" comporte bien entendu ses titres anecdotiques avec "Das Schweigen Der Lämmer"' (au phrasé de Dero plus Rammsteinien" que jamais), "Seine Seele" et "Lass' Die Beute Frie" mais les pistes au ton plus mélancolique que son "Achtung! Achtung!", "Phönix Aus Der Asche" font guise d'aérations plus qu'appréciables tout autant que le titre final quasi épique "Lazarus" en parfaite cession des hostilités. Si il y a bien un regret a effectuer plus que d'autres concernant "Ritual" est de ne pas avoir misé également sur un peu plus de mise en avant des machines dont (l'écoute au casque est fortement conseillé pour découvrir toutes les subtilités de l'album) même si "TRRR - FCKN - HTLR" tente de proposer une ambiance industrielle plus marquée, la sensation est encore plus palpable avec le remix toujours de "TRRR - FCKN - HTLR" par Lord Of The lost  que ce 13eme album de Oomph! aurait pu approcher quelque peu de la perfection (même si celui-ci n'aurait jamais pu égaler le génie artistique de "Unrein") avec quelques ambiances bien plus electro.

Bien entendu la finalité de "Ritual" se voudra une nouvelle fois opportuniste, les musiciens ayant décidé de durcir le ton et revenir a l'aspect le plus martial de sa musique a l'heure ou le prochain album de Rammstein pourrait bien être le dernier et que des prétendant comme "Eisbrecher" pourrait se confirmer comme les successeurs des rois du metal indus Allemand. Mais cela ne gâche en rien toutes les qualités de l'album et il est même a saluer le soubresaut artistique d'un groupe que beaucoup de fans de la première heure ont abandonnés depuis longtemps et qui concède presque au miracle pour ce "Ritual".