Misgivings - Misgivings

Après une multitude de démos publiées entre 1994 et 2006 soit "Trouble Scars" (1994), "Time-Decomposed" (1995), "Prophetic Redemption" (2001), "Masquerading as God" (2006) et le split "Requiem for Gods Perdition" (2017) Dolorem Records vient enfin donner leur chance aux Francais de Misgivings pour produire leur premier et eponyme album dont on notera la présence aux futs le versatile Guillem (Impureza, Whisper of Ba'al, ex-Veloce Hystoria, ex-Nightmare (live), ex-Como Muertos, ex-Art On), autant dire que ca cogne sec avec la présence de ce dernier. Une batterie qui mitraille autant que la guitare tout d'abord sur le premier titre "Deny The Divine Praise" qui en fait un des morceaux les plus brutaux que j'ai pu entendre chez Dolorem Records.

 

Ce riffing et cette batterie mitrailant a tout va pied au plancher sont la marque de fabrique de ce "Misgivings" ("Deny The Divine Praise", "Masquerading As God", "Stormblood"), une brutalité qui ferait passer Deicide pour un choeur de gospel ("Masquerading As God" et son solo distordu). C'est d'ailleurs le groupe qui vient directement en tête lorsque l'on démarre, le skeud tant cette puissance m'a personnellement rappelé celle du "Once Upon The Cross" des Floridiens, que l'on ne me dise pas que la violence de "Stormblood" ne renvoie pas à l'album culte de Deicide, que "Serenity In Shades" lui ne fait pas penser aux vocalises de Glen Benton, et surtout un "Ancient Fear" qui reprend dans l'esprit l'irtro de "Dead By Dawn", bref l'ombre de Deicide plane sur les compos de "Misgvings".

 

Heureusement que pour éviter la lassitude les quatre musiciens du groupe ont ralenti le tempo sur l'introduction de "Disgraceful Lust", se montrent en véritable rouleau compresseur avec "Ancient Fear" et ont réduit (toute proportion gardée) la véhémence sur "The Age of Christic Sorrow". Une veritable haine blasphématoire plane donc également sur "Misgivings" et l'on sent que les musiciens ont lâché la bride pour offrir un premier album véritabement brutal tout en évitant le piege de l'ennui qui s'installe à cause d'une formule qui n'évolue guère au fil des titres. Que vous soyez fan ou non de Deicide je ne peux que vous recommander l'acquisition de "Misgivings" qui pour moi figure parmi les albums les plus véhéments que j'ai parcouru cette année.