Ministry - Moral Hygiene
"Ministry n'est bon que lorsque son leader et chanteur/guitariste Al Jourgensen est en colére", voila comment ont pourrait résumer la carriere des Américains depuis 2004 et l'album "House Of The Molé", galette véhémente contre l'administration George W. Bush et les politiques Républicains de la seconde ére de la famille Bush au sein de la Maison Blanche, une colére qui accouchera des excellents "Rio Grand Blood" en 2006, "The Last Sucker" en 2007, des moyens mais toujours enervés sous l'administration Barack Obama "Relapse" en 2012, "From Beer To Eternity" en 2013 (notez donc cette baisse de régime sous un Obama qui ne dérangera aucunement Al) et un bien meilleur "AmeriKKKant" lui sous l'administration de Donal Trump en 2018.
Un Minisry qui était digne d'une tondeuse a gazon nucléaire grace également aux très bon choix de musiciens de sessions et lives qu'étaient entre Paul Raven (basse, ex-Killing Joke), Mike Scaccia (guitare), Tommy Victor (guitare, Prong), Sin Quirin (guitare) et Tony Campos (basse, Fear Factory, Static-X). De ces musiciens, on pourra aisément dire que Mike Scaccia aura été la caution thrash/indus de Ministry formant un duo implacable avec Al Jourgensen, mais voilà malheureusement Mike Scaccia décédera sur scène en 2012 ce qui correspondra a une perte de régime avec donc avec le triplé "Relapse"/"From Beer to Eternity"/"AmeriKKKant", et ce n'est malheureusement pas ce "Moral Hygiene" qui relevera le niveau d'un groupe qui ne se remettra pas du décès de Mike Scaccia et par la suite du départ de Sin Quirin, remplacés dorénavant par les guitaristes Cesar Soto et Monte Pittman. De plus si l'on ajoute cela un président Joe Biden contre lequel oncle Al n'a aucun grief (dont l'age devient au passage assez avancé), voilà toute la partie thrashisante de Ministry qui s'en disparaît dans des sphères vaporeuses.
Je commencerai tout d'abord par citer les bons points de "Moral Hygiene" avec un côté indus bien plus présent avec des titres qui auraient pu figurer sur "The Land of Rape and Honey" (1988) et "The Minde Is A Terrible Thing To Taste" (1989) avec le remuant "Alert Level", le tempo enfumé de "Good Trouble" et son harmonica, la rythmique déconstruite de "Sabotage Is Sexy", le groove de "Disinformation" (l'un des meilleurs titres de l'album), le plus "enjoué" "Believe In Me" très porté sur les samples. On notera une énième collaboration de Jello Biafa des Dead Kennedys sur "Sabotage is Sexy". En ce qui concerne les mauvais points ceux-ci sont très personnels et peut être que cela ne gênera point certains fans, mais le groupe fait bien trop paler les parties enfumés et dub sur "Good Trouble", "Search And Destroy", le une nouvelle fois trés axé samples "We Shall Resist" et "Death Toll" sur le théme du COVID 19 dont on en profitera le plus dans un état second. Et pour moi, la plus grosse déception de ce nouvel opus est de reléguer les guitares au second plan bien trop souvent, et meme si ces dernières se font plus de place celles-ci resterons très génériques sur "Sabotage Is Sexy", "Disinformation", "Search And Destroy", "Believe In Me" et la déconstruction thrash de "TV Song #3". Après avoir accès tous ses derniers albums sur cette composante thrash ce "Moral Hygiene" parait bien plus paresseux, voir en pilotage automatique. Heureusement pour briser cette monotonie l'apport d'une cithare et de percussions orientales sur "Broken System" sont les bienvenus, et l'on en regretera du coup que Ministry n'ai pas davange poussé a l'experimentation.
Il m'aura été difficile de chroniquer ce "Moral Hygiene" tant celui-ci se veut redondant, sans aucune inventivité, beaucoup trop accès sur les samples et avec ses riffs eux bien trop souvent relégués au second plan quand ils ne sont tout simplement pas recherchés. Le tout n'est pas mauvais, certains titres satisferont les fans du Ministry de la fin des années 80, mais l'on sent bien qu'Al et ses musiciens ont enclenché ce pilotage automatique tout en gavant le skeud du plus de samples possible. "Moral Hygiene" n'est pas le pire album de Ministry, mais il reste le cul entre deux chaises entre son retour à une période plus indus et les délires dub de Al je dirai que ce nouvel album ne m'est pas destiné, mais l'on ne peut nier le manque d'aggressivité de la part du leader de Ministry et de ses musiciens actuels la faute a une actualité et une président Joe Biden qui ne les dérange pas non plus outre mesure et préfèrent se caler avec un bon spliff. Bref un album passable qui n'est là que pour une unique chose, permettre au groupe de repartir sur scène là ou Ministry tient toujours la dragé haute.