Simone Simons - Vermillion
Annoncé depuis déjà longtemps, ce premier album solo de la divine Simone Simons était attendu aussi bien par les fans la belle rousse, que par ceux d'Ayreon, dans la mesure où il est entièrement composé par Arjen Lucassen. Les 2 ayant déjà collaborés plusieurs fois par le passé, on savait donc que la collaboration fonctionnerait. Lucassen n'étant pas non plus un compositeur à l'univers radicalement différent de celui d'Epica, on pouvait même trouver que Simone choisissait la solution de facilité, elle reste dans un metal mélodique.
Loin donc d'explorer des genres autres que le metal, comme a pu le faire Sharon Den Adel de Within Temptation avec son projet solo "My Indigo", ou encore Tarja Turunen avec ses albums classiques, Simone choisi de rester dans sa zone de confort. Alors oui, le style Lucassen est un peu plus electro et prog que celui d'Epica, mais globalement, on est en terrain connu. Au point qu'on dirait un album bonus du groupe Hollandais. A moins qu'on ne le considère comme le nouveau Ayreon avec Simone au chant ? Le fait est que l'album propose exactement ce qu'on pouvait attendre de lui, jusque dans le choix des guests, à savoir Mark Jansen son compère d'Epica et Alissa White-Gluz d'Arch Enemy qui est depuis quelques années en guest avec tout le monde.
Mais bon, une fois passé cette sensation d'album trop safe, que vaut donc ce nouvel Epica/Ayreon ? Et bien pour commencer, je dirais que cela sonne en réalité plus comme Star One, l'autre projet de Lucassen. Le côté prog prend le dessus sur l'aspect symphonique. D'ailleurs on n'a pas droit à de véritables orchestrations, tout est joué au synthé par Arjen. Mais ce côté synthétique scied justement parfaitement à l'aspect robotico-futuriste voulue par le compositeur. On a en effet droit à de nombreux moments évoquant la SF. "Aeterna" par ses ambiances arabisantes me rappelle le Epica des débuts, mais m'évoque aussi, allez savoir pourquoi les ambiances de Dune.
"R.E.D." m'évoquera plutôt Matrix ou Terminator lui, thèmes également abordés par le groupe de Simone. Lucassen étant présent aussi bien aux synthés qu'à la guitare domine complètement l'aspect musical, étant responsable aussi bien du côté cinématographique de la musique que de sa rythmique. La batterie, jouée Koen Herfst fait le minimum. On est clairement dans un album de gratteux, même si par moment il a le droit de se lacher complètement, prouvant qu'il a un énorme talent.
Globalement l'album alterne 2 ambiances, les morceaux plus épiques et ambitieux, et les ballades mettant en avant la voix de Simone, comme sur le merveilleux "In Love We Rust". Car il s'agit, ne l'oublions pas, avant tout de l'album d'une chanteuse ! Et bien, malgré ses plus de 20 ans de carrière, la jolie rousse livre ici plusieurs de ses meilleures performances vocales à ce jour, et c'était bien ce qu'on était en droit d'attendre, au delà du choix du style musical ! Les paroles, bien différentes de ce qu'elle chante habituellement montrent son implication direct dans le processus créatif.
On n'est pas dans le cadre d'une simple interprète qui se fait livrer un album clé en main. Et cet aspect artistique se traduit jusque dans l'esthétique des clips et de la pochette, mettant en avant la couleur rouge. Son duo avec Alissa "Cradle to the Grave", et ses fumées assorties à leurs couleurs de cheveux. Sa robe rouge, ainsi que la couleur de la planète dans "Aeterna". Le titre "R.E.D." et bien sûr le nom de l'album "Vermillion" ainsi que sa pochette. Tout dans cet album nous évoque la rousseur de Simone (même si oui je sais, c'est une teinture), un peu comme pour nous dire qu'il s'agit simplement d'une extension d'elle même.
Si à première vue "Vermillion" est un album trop facile pour les débuts en solo de la sublime rousse, laquelle possède en plus un certain eclectisme dans ses goûts musicaux nous laissant un peu frustrés de la voir rester dans sa zone de confort; on comprend après plusieurs écoutes qu'elle n'a tout simplement pas besoin de changer de style, car c'est tout ce qu'elle aime ! Simone s'épanoui déjà parfaitement dans Epica et n'a pas besoin de sortir un album de pop pour s'évader. "Vermillon" est tout simplement une variante montrant comment pourrait sonner Epica si on lui laissait les coudées franches niveau paroles et choix des musiciens. Une petite liberté qu'elle s'octroie et que son compère Mark Jansen valide totalement en apparaissant en guest. Ne reniant jamais ses origines, Simone Simons, aidée d'un de ses collaborateurs fréquents, Arjen Lucassen, nous offre un album qui transpire l'authenticité et l'amour du genre !