League of Distortion - Galvanize

A l'écoute de cet album, le nom League of Distortion me semblait familier, sans trop savoir d'où je connaissais. Entendre la voix d'Anna Bruner m'a convaincu, j'ai donc été voir le clip de la chanson titre, et j'ai enfin compris, c'était la quatrième comparse d'Exit Eden, celle sur laquelle je m'étais le moins focalisé. 2 ans après un album éponyme dont je n'avais pas entendu parler, les allemands sortent donc ce deuxième opus, sur lequel je vais donc me focaliser.

 

Au sein d'Exit Eden, la voix d'Anna était très intéressante, mais utilisée essentiellement dans un seul registre, celui du chant rauque, un peu cassé, à la Bonnie Tyler, ce qui faisait contraste avec les autres damoiselles, plutôt lyriques. Ce n'est absolument pas un mal en soit, mais du coup, je l'avais, à tort catalogué comme une chanteuse uniquement à voix rauque et je n'avais pas poussé plus loin sa discographie, y étant moins sensible. En fait non, elle chante bien plus que cela !

 

Catalogué du nom fourre tout de "metal moderne" qui ne veut pas dire grand chose, cet album marie donc metal symphonique type Within Temptation, electro pop metal à la Amaranthe, passage growls et d'autres rappés et influences du Linkin Park d'"Hybrid Theory". Ce deuxième album poursuit l'exploration musicale entamée par leur premier opus. Anna, qui s'est réellement faite connaître avec Exit Eden (auparavant, elle était surtout proche de gens du milieu metal et avait ainsi pu chanter en guest chez d'autres groupes allemands déjà connus comme Beyond The Black et Kissin' Dynamite) se dévoile alors réellement sur ces 2 albums de League of Distorsion. Et même si c'est une chronique du second opus, je ne saurais que conseiller d'écouter d'abord leur premier CD, si ce n'est déjà fait, avant d'attaquer celui là. Son chant y est particulièrement mis en valeur et très varié, ce qui me fait réviser mon jugement à son égard.

 

Accompagnée de Felix Rehmann à la basse, Jim Muller (Kissin' Dynamite) à la guitare et Tino Calmbach à la batterie, le groupe ne jouera donc pas un style de metal en particulier, mais plein, mais toujours avec une touche identifiable. On a donc du plus bourrin avec "Galvanize", du très mélo avec "My Hate Will Go On", qui au delà du clin d'oeil à Titanic n'a rien à voir avec Céline Dion. Sur "Chainsaw", le chant y est rappé/hurlé, et on apprécie une autre réf cinématographique, du côté de chez Tobe Hooper cette fois. De l'electro sur "Crucify Me", "Anti-Hero", "My Enemy" et "What's Wrong With Her". Bref, rien de ce que j'imaginais à l'écoute de ses parties au sein d'Exit Eden.

 

Le jeu de guitare est souvent groovy, tout en laissant une belle place aux soli, et la partie rythmique n'est pas en reste avec des breaks et blasts solides, et une fondation efficace sur lesquels les autres instrus et le chant peuvent reposer. A l'écoute des 2 albums d'affilée, il y a une nette progression de ce côté là, tant dans la technicité des musiciens que dans l'harmonie d'ensemble.

 

"Galvanize" est un album dont je n'attendais pas grand chose, d'une chanteuse dont je n'avais pas d'intérêt particulier, mais qui, à l'instar d'Anette Olzon post Nightwish, a su proposer autre chose et se réinventer. L'album est dans la continuité du précédent, mais au niveau supérieur.

 

L'hétérogénéité du projet est mieux maîtrisé, c'est mieux joué et plus harmonieux. On passe de l'émotion à la violence avec une déconcertante facilité et le groupe a eu la bonne idée de proposer plusieurs clips pour des morceaux assez différents afin de bien montrer l'étendue de leur talent. Ma très bonne surprise de la fin 2024 (désolé pour le retard) !