Sinsaenum - In Devastation

En voila un album et un groupe qui aurait pu s'apitoyer sur son sort musicalement et appuyer son style sur quelque chose de beaucoup plus funèbre, car comme tout les fans de death/black le savent Sinsaenum a perdu dans le sens le plus strict du terme son batteur qui n'était rien de moins que Joey Jordison le batteur de Slipknot, et de plus le guitariste Frederic Leclerc a fleurté lui aussi avec le décès ayant été endeuillé par la perte de son pére. Mais voila Sinsaenum a transformé cette lourdeur émotionnelle en élan de brutalité pour un opus qui disons le tout de go est une des meilleures sorties death metal (a tendance black metal donc) pour cette année 2025.

 

"In Devastation" se voit du coup être composé du line-up suivant : Stephane Buriez (Loudblast) et Frédéric Leclercq (Kreator) aux guitares, Heimoth (Seth) a la basse, Sean Zatorsky (Dååth) au chant, Attila Csihar (Mayhem) au chant additionnel et André Joyzi (ex-technicien de Joey Jordison dans Slipknot) a la batterie. Et je serais tenté de dire dans ces malheureuses conditions que nous n'avons pas perdu au change, André Joyzi abatant un boulot incroyable sur ce troisième album du groupe, après "Echoes of the Tortured" en 2016 et "Repulsion for Humanity" en 2018 ce qui fait noter que l'attente a été de sept années entre ce dernier et "In Devastation"...mais pour le meilleur malgré tout.

 

Le contexte étant posé l'on peut enfin passer a ce qui nous intéresse ici, la musique qui défonce les murs. Et de ce coté la on est servit tant cette nouvelle livraison de Sinsaenum est une symbiose parfaite entre tous les musiciens du groupe, la complémentarité Buriez/Leclerc est l'une des meilleurs du style (raah ces riffs et tempo tsunami sur "Destroyer"), le chant de Sean est a son plus haut niveau, Attila nous gratifie lui de prestations vocales de hautes volées dans son style faisant embrasser Sinsaenum par les ténèbres. Et donc le jeu parfait lui aussi de Joyzi pour le style de Sinsaenum et n'a rien a envier a Joey et en fait ici son digne successeur du moins sur cet opus, ne sachant pas ce que ne nous reserve l'avenir coté line-up.

 

Pour les compos je pourrais faire du track by track pour saluer tous les efforts de prestations des musiciens et de leur inventivité surtout au niveau des guitares nous offrant des riffs, des solo et des chorus de folie sur toutes les compos et qui nous envoie carrément en enfer sur la dernière partie de "Cede to Thunder". Bien sur l'on y va des titres un peu plus génériques comme "Spiritual Lies" mais celui-ci passe crème tant le je le répète le niveau de chacun atteint son nirvana. On y retrouve un petit coté plus alternatif dans l'approche sur "In Devastation", les compositions "Shades Of Black" et "Obsolete and Broken" s'aèrent l'une par son ton plus mélodique et l'autre avec des voix plus claires. Voix claire d'ailleurs sur la quasi totalité de l'émouvant "Last Goodbye" qui a tout d'une affiliation avec Slipknot si celui-ci laissait plus parler ses influences death metal. Une nouvelle parfaite combinaison de styles.

 

Je ne peux pas oublier mentionner le titre "Buried Alive" l'un des plus brutale de tout le skeud, et encore moins "The Wretched World" et son aura occulte qui m'aura fait penser a du Firespawn si ces derniers avait fleurté avec des sonorités plus actuelles. A noter également "Over the Red Wall" avec un ton plus black metal et qui se termine de façon abyssale. Je pourrais encore continuer de longs paragraphes mais je préfère vous inciter a vous procurer prestement "In Devastation" pour du death metal bien massif qui porte la patte de Stephane Buriez sur la quasi entièreté de l'album, comme un spin-off a Loudblast pour donc la meilleure combinaison de metal extreme de l'année entre death, black, progessif et alternatif. Bref "In Devastation" m'a cloué sur place tant je ne m'attendait pas a tant de maestria pour chacun de ces zicos et  a cet état d'esprit.